Le Français Arnaud Chassery et le Cubain Nino Fraguela sont partis d’Angleterre, cette nuit à 4 h 50. Ils se sont relayés toutes les heures pour atteindre, à la nage, la plage de Wissant en 12 heures et 43 minutes. Un défi pour la bonne cause.
« Allez, on se presse ! Ils ne devraient pas tarder ! », crie Patrice, le père et entraîneur d’Arnaud Chassery. Ce nageur amateur accompagné du Cubain Nino Fraguela est parti de la plage de Samphire Hoë, au sud de Douvres à 4h50 ce vendredi.
Patrice rassemble les troupes, il ne veut surtout pas manquer l’arrivée de son fils au cap Gris-Nez. « Finalement, ils vont arriver plus loin. » Les amis et la famille des challengers sautent dans leur voiture. Direction Tardinghen. Lorsqu’ils décrochent la tête de l’horizon, c’est pour guetter leur avancée sur leur téléphone, via un site qui suit Le Gallivant, le bateau-pilote qui valide la traversée. On voit que les nageurs s’éloignent. Tout laisse à penser qu’ils vont finalement arriver à Wissant. Rebelote, un saut dans la voiture, quatre kilomètres avalés en un rien de temps.
L’aller-retour entre les deux caps la semaine dernière
« Vu leur position, c’est sûr, ils vont arriver ici », affirme Patrice, jumelles autour du cou. Il regarde le bateau-pilote qui, d’après lui, ne les épargne pas. « On dirait qu’il les entraîne », sourit-il. Les deux nageurs sont des sportifs confirmés. Pour s’entraîner à cette traversée, ils ont fait l’aller-retour entre les deux caps la semaine dernière. Six heures pour 30 km. Le Français a déjà traversé la Manche plusieurs fois. Et le Cubain est un athlète de haut niveau. Il a effectué les « traversées des mers les plus dangereuses », explique Isabelle, qui s’est chargée de la communication autour de l’événement.
Les 33 kilomètres qui séparent Douvres de nos côtes ne les effraient pas. Ils sont rodés. Et surtout ils adorent les défis. Notamment pour l’association Alopias, initiée par Arnaud Chassery, et qui vise à sensibiliser le grand public au handicap. Nino Fraguela, lui soutient plusieurs associations pour la défense de l’environnement.
C’est finalement 12 heures et 43 minutes après avoir quitté l’Angleterre que les deux nageurs posent un pied en France. « On l’a fait ! » Embrassade, champagne et cris de joie pour les accueillir. Ils ne restent que quelques minutes puis remontent dans une embarcation qui va les ramener au bateau-pilote pour un retour en Angleterre. En effet, la France n’autorise pas les traversées à la nage depuis son sol. Ils prendront un ferry cette nuit pour retraverser le Channel. Moins fatiguant cette fois !