Sur la côte d’Opale, entre cap Blanc-Nez et cap Gris-Nez, le flair du large

Partagé le 09/08/2020

Ici, les vaches broutent l’herbe avec une vue plongeante sur la mer et les flobards sont tirés par des tracteurs jusqu’à la plage. Un mélange entre terre et mer qui fait le charme de la côte d’Opale, préservée de l’urbanisation et du tourisme de masse. Un dépaysement total pour les visiteurs et notamment pour les Britanniques et les Belges, avides de cette authenticité si particulière.

Le faste du cap Blanc-Nez



Difficile de trouver un meilleur point de vue que celui visible au sommet du cap Blanc-Nez. À 134 mètres de hauteur, le panorama n’a rien à envier aux côtes normandes ou bretonnes. Bien au contraire. Des plages de sable fin à perte de vue se confondent avec les falaises aux parois calcaires et le spectacle se poursuit bien au-delà. Précisément outre-Manche, à une trentaine de kilomètres, où les côtes britanniques sont visibles à l’œil nu, quand la météo s’y prête. Si le regard se porte naturellement en direction de la mer, il n’est pas inutile de jeter un coup d’œil tout aussi exquis à la plaine environnante. Sur des dizaines de kilomètres, des champs et des pelouses herbeuses, où le temps semble s’arrêter au contact des animaux. Comme ces moutons perchés au sommet du cap Blanc-Nez où s’agglutinent des dizaines de visiteurs en symbiose avec la nature.

 

Une halte ressourçante avant d’emprunter un des nombreux chemins de randonnée disponibles sur le secteur. Parmi ceux-ci, la boucle du cap Blanc-Nez semble à la portée de tous. Malgré un dénivelé positif de 137 mètres, aucune difficulté majeure n’est recensée et le circuit de 6 kilomètres se parcourt en 1 h 30 en moyenne. Un effort modéré qui permet, en passant par le Mont Hubert, de s’offrir des panoramas majestueux comme cette vue plongeante sur le village d’Escalles et la baie de Wissant en passant par le détroit de Calais.

Wissant, l’autre merveille



Dernier port d’échouage de la côte d’Opale où les pêcheurs vendent directement leurs poissons aux consommateurs, Wissant jouit d’une situation géographique idéale. Un petit tour sur sa longue digue en bord de mer suffit à s’en convaincre. Au-delà des parfums iodés apportés par la houle, tous les sens sont en éveil. En premier lieu desquels, la vue, confrontée à un paysage digne d’une carte postale. Sur 180º, le voyage est garanti. De part et d’autre, les deux caps se répondent majestueusement dans une forme de suprématie confondante alors qu’à l’horizon, les côtes britanniques semblent jouer le rôle de juge de paix. Un spectacle qui se retrouve au cœur même de Wissant quand la mer se retire progressivement. Les flots bercés par les vents dominants laissent alors place à des plages de sable fin qui s’étendent sur les 12 kilomètres que compte la baie de Wissant. Un terrain de jeu idéal pour les nombreux touristes qui se pressent chaque année dans la cité balnéaire ou pour les amateurs de sensations fortes qui se laissent porter par les vents pour pratiquer la planche à voile ou le kitesurf.

La ville en elle-même est également une attraction pour les visiteurs avec son architecture atypique. Ici, les modestes maisons de pêcheurs cohabitent harmonieusement avec de spacieuses villas aux formes géométriques étonnantes.

Le côté brut du cap Gris-Nez



Le contraste est saisissant entre les deux caps distants d’une poignée de kilomètres. Loin des parois calcaires de Blanc-Nez, Gris-Nez arbore une couleur plus sombre, plus sauvage. C’est d’ailleurs ce qui fait le charme des lieux. Un paradis pour les randonneurs avides de nature préservée.

Loin de l’activité humaine et de l’urbanisation, le cap Gris-Nez est un précieux refuge pour nombre d’oiseaux qui y vivent pour la profusion de crustacés nichés sur les plages rocailleuses de la côte. Il n’est ainsi pas rare de pouvoir croiser des goélands bruns, mouettes rieuses, pics-verts et faucons crécerelles.

Pour les observer plus attentivement, plusieurs espaces naturels s’offrent aux visiteurs. Notamment la pointe aux Oies et les dunes de la Slack. Le dernier estuaire naturel du Boulonnais s’étend sur 200 hectares et abrite une biodiversité unique et une zone humide composée de mares d’eau douce où ont été aménagés des observatoires pour profiter pleinement des lieux.

Sauvage et préservé, le Cap Gris-Nez est également une mémoire vivante de l’histoire comme en témoignent les blokhaus de la Seconde Guerre mondiale scrutant les côtes anglaises, les derniers vestiges du fort de Blaquetz construit au sommet du cap au XVIe siècle ou encore la Guérite du perroquet de falaise, un ancien abri de douanier.

Un détour par le village d’Audresselles est également un bon moyen de se plonger dans le passé avec ses maisons de pêcheurs atypiques et ses emblématiques Flotbart, les bateaux caractéristiques de la côte d’Opale.


Quoi manger ?

 

 



Difficile de résister à l’appel du large au royaume des produits de la mer. Le choix n’est pourtant pas aisé entre les dizaines d’enseignes qui se partagent le marché. En recherche d’authenticité, nous prenons la direction d’Audresselles, un village typique de pêcheurs situé au pied du cap Gris-Nez. Notre œil est alors attiré par l’intitulé du restaurant Le Retour des flobards. Le nom sonne local et le menu est abordable. Plusieurs formules sont proposées et nous optons pour le menu capitaine qui comprend une entrée, un plat et un dessert au tarif de 21 euros. Pour commencer, nous commandons la soupe de poisson «   fait maison » accompagnée de ses croûtons de pain, sa traditionnelle rouille et d’emmental. Une entrée savoureuse avant un grand classique, des moules marinières avec leurs frites fraîches. Pour finir, nous choisissons une assiette de fromages typiquement locaux : Le Calais, le fromage de Wimereux et celui de Wissant.


Comment s’y rendre?

Depuis Saint-Quentin : Il faut compter 1 h 55 pour parcourir les 194 km en empruntant l’A26 en direction de Calais. Côté tarif, le coût global est estimé à 27 euros dont 13,70 euros de péage pour un aller.

Depuis Tergnier : Le trajet se fait en 2 h 10 en moyenne toujours en empruntant l’A26 pour un tarif de 28 euros dont 14,40 euros de péage.

En train : C’est le bon plan. La Région met en place des billets à 1 euro notamment pour se rendre à Wimereux.