Déconfinement : en camping-car, on sait au moins que l’on part...

Partagé le 24/05/2020

Le déconfinement a aussi sonné comme une libération pour les camping-caristes qui ont investi les aires réservées à leur activité depuis un peu plus d’une semaine. Pour eux, les incertitudes sur les prochaines vacances ne se posent même pas !

Pour cette population itinérante par nature, le déconfinement, même limité à une centaine de kilomètres hors département, a sonné comme la cloche de la récré. On avait observé un premier gros frémissement, le week-end dernier, à l’ouverture des plages. La tendance s’est accentuée, jeudi, avec le premier jour du pont de l’Ascension.

Endroits prisés

Les camping-caristes ont ainsi investi les aires qui leur sont allouées. Massivement. Même si l’impression s’est aussi accentuée par la fermeture de quelques emplacements (Wissant, Quend-Plage, Fort-Mahon, la pointe nord du Touquet), ce qui a facilité la concentration vers les endroits prisés. À Stella-Plage, de nombreux passionnés ont dû renoncer faute de place. À Bray-Dunes, le flux a fini par déborder sur le parking réservé aux véhicules de tourisme. La police a dû intervenir.

Ce vendredi matin, on s’est donc rendu à Bergues où vingt-cinq véhicules stationnaient entre le complexe sportif et le pied des remparts. Jérôme (41 ans) est venu de Marquise pour « découvrir les endroits du tournage de Bienvenue chez les Chtis ».


« L’avantage du camping-car, c’est qu’on peut partir sur un coup de tête pour deux jours, une semaine ou un mois »

Hubald (46 ans), salarié d’Arcelor, réside à... Dunkerque : « Nous avons tenté Bray-Dunes, mais c’était blindé. Nous nous sommes rabattus ici. À la maison, nous serions restés dans le canapé. S’il fait beau, nous nous promenons ; s’il pleut, nous regardons la télévision. Le principal, c’est de changer la routine après deux mois de confinement. »​

À les entendre, l’incertitude sur l’organisation des prochaines vacances ne se pose même pas. « L’avantage du camping-car, c’est qu’on peut partir sur un coup de tête pour deux jours, une semaine ou un mois », explique-t-on dans la société de Nicolas Lestringuez qui a implanté deux espaces dédiés aux véhicules de loisirs, à Seclin (dans la banlieue lilloise) et à Beauvois-en-Cambrésis.

« On n’a pas le souci de la chambre d’hôtel ou de l’emplacement de camping qui ne sont pas ouverts », souligne Hubald. « On ne se prend pas la tête : on a vingt jours d’électricité avec les panneaux solaires, 120 litres d’eau potable et même le gaz pour chauffer les repas. »

Autonomie séduisante en temps de coronavirus

Une autonomie, un mode de vacances à la fois familial et individuel susceptible de séduire un nouveau public réticent à la location partagée et aux rassemblements massifs ?

« On l’espère » chez Lestringuez. On ne le souhaite pas trop parmi les camping-caristes déjà convaincus qui aimeraient préserver les capacités d’accueil des aires. On garde un peu les bonnes adresses comme les bons coins à champignons.


On garde un peu les bonnes adresses comme les bons coins à champignons

Certes, la plupart des véhicules exigent un court et facile apprentissage de la conduite sans passer nécessairement le permis poids lourds. Mais il reste les contraintes du prix (15 000 à 20 000 euros pour les premières occasions, 60 000 à 100 000 euros pour les premiers engins neufs bien équipés), de l’entretien, et du parcage (50 euros mensuels en moyenne).

Certaines sociétés proposent aussi des véhicules en location. Une première approche pour se faire une idée de sa motivation sur un nouveau mode de vacances...