Aiyna : des sacs à main uniques made in Wissant

Partagé le 14/08/2020

Lucie Baes a lancé sa propre marque de sacs à main et d’accessoires de mode, utilisant une matière particulière : la marqueterie de paille. Un art délicat que lui a enseigné sa grand-mère.

Lucie Baes, Wissantaise de 23 ans, est la digne héritière d’un savoir-faire qui se fait rare. Il y a quelques mois, elle était encore une jeune étudiante en master de droit avec option en histoire de l’art, et qui se destinait à une carrière de commissaire priseur.

Mais Lucie avait aussi une part d’elle même qui était profondément ancrée dans le monde de la mode et de l’artisanat d’art. Un héritage familial qui a fait penché la balance.

La jeune femme a passé beaucoup de temps en compagnie de sa grand-mère, Anne-Marie Choain, artisan d’art reconnue dans la marqueterie de paille et les arts décoratifs. Cette dernière lui a appris les techniques et Lucie les as utilisées à sa manière, en créant des accessoires de mode et notamment des sacs à main.

Il y a quelques mois, elle a finalement lâché ses études pour créer sa propre marque  : Aiyna.

Elle vit désormais l’aventure à temps plein, entre Wissant et Boulogne, aux côtés de sa grand-mère, son inconditionnelle partenaire. « J’ai les idées, et ma grand-mère m’aide beaucoup pour les mettre en place, on fait les patrons ensemble », explique Lucie, qui aime particulièrement mixer les matières (toile de lin, tweed, etc.) tout en ajoutant sa touche personnelle avec la marqueterie de paille.

« J’ai beaucoup progressé, j’ai accumulé des connaissances et effectué de nombreuses collaborations. » Ces premières collections auraient pu aboutir à plusieurs défilés à Boulogne et à Lille, mais entre temps la Covid-19 est passée par là.

Lucie ne se décourage pas pour autant, elle est en couveuse à la BGE de Boulogne (Réseau d’accompagnement à la création d’entreprise), où elle apprend les rudiments de la gestion pour démarrer sa micro-entreprise Aiyna, et sa boutique en ligne qu’elle a lancée fin juillet.

Le E-shop vous donne un aperçu de toutes les gammes déjà produites. Lucie y tient aussi un blog où elle évoque son processus de création et les tendances qui la font vibrer. Une jeune artiste à suivre assurément.



La marqueterie de paille : un métier rare La marqueterie de paille, née en Europe au XVIIème siècle, est un artisanat d’art en train de renaître, mais encore peu connu du grand public. Elle consiste à recouvrir des objets avec des plaquages de fétus de paille de seigle. Avec un savoir-faire unique, employant une matière naturelle plutôt rustique. Il existe une petite vingtaine de marqueteurs de paille en activité aujourd’hui en France qui subliment les objets qu’ils travaillent.

Comment ça marche ? Il s’agit de plaquer des brins de paille de seigle, bord à bord, sur un support. Toutes les matières sont exploitables, bois, pierre, métal, plastique ou même cuir. La paille utilisée peut être de couleur naturelle ou teintée. Chaque fétu de paille de seigle est d’abord fendu avec l’ongle. Puis la paille ouverte est écrasée grâce au plioir. Cela permet d’aplatir, d’assouplir la matière, et d’en faire ressortir le brillant. Le marqueteur de paille encolle puis plaque chaque brin sur le support, toujours avec un plioir. Avec le scalpel, l’artisan d’art coupe les brins et crée des motifs lumineux comme l’éventail ou le demi-soleil, très présents dans le mouvement Art Déco. Il faut parfois travailler des motifs très fins, qui demandent de tailler le tiers ou le quart de la largeur normale d’un brin de paille. Pour des motifs complexes, le marqueteur peut effectuer un plaquage sur papier, qui est ensuite retaillé, et plaqué sur le support, comme pour ces plumes de marqueterie de paille.