Clément Gombert tente le défi du cap Blanc-Nez au cap Gris-Nez à la nage avant la traversée de la Manche

Partagé le 09/06/2023

Samedi 10 juin, Clément Gombert tentera le défi des Deux Caps, à la nage. Un beau challenge avant de tenter la traversée de la Manche dans quelques semaines.

Le challenge est là : tenter de rallier la côte d’Opale à la nage, en partant d’Angleterre. Ce défi dingue est prévu cet été, entre le 27 juin et le 2 juillet. Samedi 10 juin, Clément Gombert, un Parisien de 33 ans, se lance pour le défi des Deux Caps. Cette épreuve préparatoire à la traversée de la Manche tient bien son surnom « la Manche avant la Manche ». Le défi des Deux Caps est une traversée à la nage en aller-retour de 30 km entre le cap Gris-Nez et le cap Blanc-Nez. Un défi complexe dû au froid, aux courants et à la distance à parcourir.

Bains froids et entraînements intensifs

Se lancer dans une telle expérience demande de très longs mois de préparation. Pour s’adapter au froid et pouvoir évoluer dans une eau à moins de 16 degrés, Clément Gombert, qui nagera en combinaison, prend «des bains froids ou des douches froides régulièrement. (Je) m’entraîne depuis deux ans », précise l’homme qui suit un programme précis ficelé par un coach «qui lui tentera la double traversée et fera aussi la traversée en relais ».

L’entraînement physique est intense, avec plusieurs séances par semaine en piscine, «des séances à la salle de sport, des abdos, du gainage etc.» Le week-end dernier, il a nagé pas moins de sept heures en deux jours. Il peut nager jusqu’à 30 km par semaine, et faire quatre à six séances de course à pied. Et à cela, l’alimentation est surveillée: «Je mange beaucoup, et je ne bois pas d’alcool pendant un mois.» Le prix à payer pour se donner les moyens d’une réussite. Il y a trois semaines, il est venu s’entraîner en mer à Calais. Samedi, le voilà parti pour 30 km à la nage, entre les deux caps.

Deux ans de préparation pour la traversée de la Manche

Son objectif ultime est la traversée de la Manche, prévu fin juin, début juillet. Un défi fou qu’il réalisera avec l’association CCA (Channel Crossing Association). «J’ai réservé le bateau il y a un an et demi, deux ans. Des pêcheurs anglais louent leur bateau pour la traversée. Ils bloquent quatre nageurs et nous font traverser un par un, le pilote nous donnera la fenêtre météo », raconte-t-il, connaissant les contours de cet objectif sportif sur le bout des doigts. «Un bateau me suivra, il y aura ma copine, mon coach, et peut-être un ami qui nagera de temps en temps si c’est possible.»

Pour sa sécurité, une simple bouée sera accrochée à lui et il faudra surveiller finement le risque d’hypothermie. « Dans le bateau, il y aura également un juge.» Adepte de la course à pied, Clément Gombert affiche déjà de belles performances avec la réussite d’un «semi iron man, des triathlons, marathons etc.» En toute modestie, le trentenaire avoue «n’avoir jamais fait des temps excellents. Je ne suis pas un compétiteur  ». Et d’ajouter : «On ne vit qu’une fois. J’avais envie de me lancer un vrai défi. La Manche, habitant Paris, ce n’est pas loin, ça parle aux gens. L’aventure, plus que le sport en lui-même, me plaît.» Et tous ces mois passés à s’entraîner, sont aussi des mois faits de rencontres et de partage. «J’ai fait un stage aux Canaries en janvier. Ça crée une synergie », explique celui qui «vend et expose des planches originales de BD ».

Le froid, la nourriture, la distance

Si la préparation physique est importante, la prise en compte de l’environnement entre largement dans la balance. Que ce soit pour le défi des Deux Caps ou la traversée de la Manche, les conditions météos, les courants ajouteront des paramètres pouvant compliquer le challenge. La gestion de l’effort, et les ravitaillements sont des éléments majeurs. «C’est important de savoir ce qu’on peut manger pendant ce moment, ce que je digère ou pas. On me donnera la nourriture avec des perches, et j’aurai des gourdes à clip, qui s’ouvrent facilement. On n’a pas le droit de toucher le bateau.» Et il lui faudra reprendre de l’énergie rapidement, sans perdre de temps. Tout est calculé pour optimiser les chances de réussite.

Samedi 9 juin, ce sera pour lui la dernière grosse étape avant sa tentative de traversée de la Manche. L’après ? « Ça fait bizarre de penser que ça va s’arrêter », concède-t-il, rappelant que ces deux ans d’entrainement ont rythmé sa vie. «Je m’arrange pour pouvoir partir plus tôt du travail, ça prend du temps sur la vie privée etc. C’est très chronophage. Après, je pense que je me réinscrirai à des compétitions, mais moindres.» Samedi 10 juin, dernière étape avant la traversée tant coinvoitée.