Des experts, des architectes et les élus locaux sont réunis ce mardi au chevet de l’église d’Audinghen. L’édifice en béton a beaucoup souffert et les travaux sur ce monument historique sont urgents. Face à la menace de chute de béton, le maire a du interdire l’accès des lieux aux visiteurs.
A Audinghen, le village du Cap Gris-nez, près de Boulogne-sur-Mer, le maire vient de prendre des mesures pour interdire l’accès à l’église, classée Monuments historiques, notamment pour les visites. "Dernièrement, on a pu constater des désordres qui se sont accentués, explique Marc Sarpaux, le maire d'Audinghen. Donc on a été obligé de fermer l'église, notamment pour les visiteurs. Elle reste ouverte à certains moments pour le culte, mais sinon aux visiteurs, elle est fermée par mesure de sécurité. En fait, c'est une maladie du béton qui explose avec l'humidité. Et sur la corniche également, ce qui fait que ça se fissure. Et le béton risque de tomber sur les gens qui sont à côté."
Cette église Saint-Pierre, ouverte en 1960, est assez emblématique de la reconstruction d'après-guerre, avec son béton et son campanile. Elle est l’œuvre de l’architecte boulonnais Alexandre Colladant. Mais, depuis 2013, ses trois cloches ne sonnent plus, car elles provoquaient des dégâts sur le campanile. Avec ses 36 mètres de haut, il a fallu l'emmailloter dans un filet de protection afin d'éviter les chutes de morceaux de béton.
Le béton de cette église est malade en profondeur, précise Marc Sarpaux : "C'est l'armature en fer qui rouille. L'eau pénétrant à travers le béton, le fer à béton rouille et donc fait exploser le béton, avec les conséquences que cela provoque."
Démonter et remonter l'édifice
Ce campanile, qui présente la forme d'une lyre inversée, devait être rénové, après plus de 200.000 euros dépensés en études auprès d'experts. Mais vu l'explosion des prix, rien n'a encore pu être fait. "Il y a deux solutions possibles, détaille le maire. La première est de démonter et remonter le campanile à l'identique, puisqu'il s'agit d'un bâtiment historique. Le deuxième procédé est d'injecter un courant électrique continu dans les armatures en fer, de manière à éviter cette corrosion qui provoque l'éclatement du béton."
Le problème, c'est que la petite commune d'Audinghen n'a absolument pas les moyens d'un tel chantier qui devrait coûter plus 3 millions d'euros. Les subventions attendues ne suffiront pas. Le maire, qui a déjà essuyé trois refus, aimerait bien que Stéphane Bern et le Loto du patrimoine se penchent sur le sort de cette église.
Retrouvez cet article complet sur:
https://www.francebleu.fr/infos/societe/cote-d-opale-l-eglise-d-audinghen-est-en-peril-9007337