A la découverte de la Côte d'Opale : le site des Deux Caps et la saison du hareng

Partagé le 21/11/2020


Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Olivier Poels nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. Direction aujourd'hui la région des Hauts-de-France pour une visite de la Côte d'Opale. 

Ce matin, on prend la direction du Nord. On se pose sur le littoral, sur la Côte d’Opale, entre Calais et Boulogne-sur-Mer. Un lieu ultra sauvage, dans son jus.

On sort notre nez pour renifler, humer le vent de la Mer du nord et découvrir ce site des Deux Caps. La guide nature Caroline Geneau nous en dessine un peu le contour. "Si vous regardez la carte du site, en direction du littoral, vous avez Boulogne au sud, le Cap Gris Nez, un petit décrochement, et le Cap Blanc Nez. Si vous dessinez un oeil à Calais qui est au nord, un grand sourire à Boulogne, parce qu'ici on a toujours le sourire, et bien le Cap Gris Nez ça fait le petit nez en trompette au milieu de la figure.

On s’y sent bien. Le panorama est exceptionnel, et sous certaines lumières, on a la chance d’apercevoir la Grande-Bretagne à l’horizon. Les côtes anglaises sont à portée de main. On peut dire que c’est vraiment l’effet "waouh" de cette Côte d’Opale. Les balades sur le littoral entre ces deux Caps sont magnifique. Et c'est le spot idéal pour les amateurs de photos, la nature y apparait dans toute sa grandeur : à droite la mer, à gauche la campagne. Donc c’est la Côte d’Opale hyper sauvage, loin du bétonnage. D’ailleurs, c’est cette nature à l’état pur que viennent chercher les Belges pour fuir eux-mêmes le béton de leur côté. 

Pour profiter du panorama à couper le souffle, il faut aller sur le sentier des douaniers, en haut de la falaise. Il y a une douzaine de kilomètres entre les deux caps. On peut notamment apercevoir les belles falaises de craies blanche de 145 mètres de haut du Cap Blanc Nez, qui rappellent celles de Douvres, en face.

Ce qui est génial, c'est qu'on est entre terre et mer. Caroline Geneau nous dépeint le tableau. "Quelque soit la saison, quelque soit la journée, les lumières jouent un rôle. Celles du ciel, les reflets, les nuages qui jouent avec les ombres dans la mer... C'est vraiment formidable. Nous sommes sur le littoral, mais si on tourne la tête, de l'autre côté, c'est la campagne. On a les couleurs dans les champs, là aussi quelque soit la saison. Les champs de lin tout bleu, les champs de coquelicots, les champs de colza... C'est vraiment entre mer et campagne. C'est ça la particularité du site, et c'est ça qui va vous émerveillez, j'en suis certaine."

Et pas de stations balnéaires ? 

Si on passe Boulogne-sur-Mer et qu’on descend la Côte, on tombe sur des stations balnéaires moins connues comme celle de Wimereux, qui date de la fin du 19e siècle, début du 20e. Là, on est en plein âge d'or, style Anglo-normand.

Ça vaut le coup d’ailleurs de faire le tour de la ville de des villas belle époque avec une association qui s’appelle le charme de Wimereux. Ce sont les 7 BCBG (les Bénévoles Charmants des Balades Guidées) qui vous prennent par la main et vous font rêver devant toutes ces façades multicolores. Dans une ruelle en particulier, vous verrez, il y a cinq façades identiques mais de cinq couleurs différentes. C'est un père de famille qui a offert à ses cinq enfants la même maison de couleur différente.

Apres on va faire digue comme on dit là-bas, c’est-à-dire se balader sur la digue. C’est un incontournable, surtout l’été, quand on installe toutes les cabines de plage blanches et bleues et que l'on vient se promener avec une glace à la main. 

Je vous conseille également un petit détour par le Château Hardelot. Comment ne pas être surpris par la fantaisie de cet édifice aux allures de manoir Tudor ! Restauré par deux aristocrates anglais au 19e siècle, le château devient le haut lieu de la gentry britannique. Aujourd’hui, la visite des espaces intérieurs entièrement meublés plonge le public dans une ambiance toute victorienne. Au château s’ajoute un théâtre élisabéthain, dont la programmation musicale et théâtrale célèbre les relations culturelles franco-britanniques. 

Et le Touquet, c’est pas très loin ? 

Non, mais il faut descendre un petit peu plus au sud encore. Plus qu’une station balnéaire, c'est la station des quatre saisons. D’ailleurs, c’est comme ça qu’on l’appelle, elle vit toute l’année. Quand on rentre, on arrive par une forêt de pins. Puis on s’enfonçant dans le centre-ville du Touquet, on arrive dans les rues commerçantes. Après, il y a le front de mer et toutes ces dunes qui bordent la mer.

Ce qui est chouette, c’est que c’est une station qu’on peut découvrir à vélo et qui est adapté justement au vélo, ça permet de flâner et de découvrir le style Touquetois de Ketlar. Là, vous remarquerez qu’on est pas dans un style Anglo-normand, mais dans un style Art-déco de l'entre deux guerres : les maisons, comme le marché couvert, la poste, l’aérodrome... Qui dit aérodrome d'ailleurs, dit aéroplane, dit Louis Bleriot. Sans lui, il n'y aurait pas eu de char-à-voile ! C est là, au Touquet, sur la Côte d'Opale, qu'est né le char-à-voile avant d être démocratisé dans les années 50. 

Côté hébergement ? 

Je vous en ai trouvé trois :

  • L'incontournable Westminster au Touquet, qui vient d’être complètement restauré. Il est emblématique et il se peut même qu’il devienne un 5 étoiles en 2021. Il y a un gastro et un bistronomique.
  • A Wimereux, l'Atlantic sur la digue avec un chef qui s’appelle Benjamin Delpierre
  • Et puis près du Cap Blanc Nez, il faut aller au gîte de la Source et au Presbytère.