Appels de détresse : qui les reçoit et les traite suivant les moyens utilisés ?

Partagé le 11/01/2021

Lorsqu'on émet un appel de détresse, les destinataires et récipiendaires du message diffèrent selon le média utilisé. Savoir qui écoute permet de mieux sélectionner l'outil à utiliser.

Déclaré en danger (homme à la mercollision, piratage …), vous envisagez de lancer un appel de détresse. Savoir qui traitera le message en amont de l'émission vous permettra de s'accorder sur le moyen le plus efficace.

Sélectionner son équipement radio suivant sa portée

Un téléphone portable, utilisable pour contacter les autorités en composant le 196 porte à une courte distance des côtes, 2 milles au grand maximum.

Une VHF portable type talkie walkie porte, avec 5 watts de puissance et une antenne dipôle quart d'onde à une dizaine de milles environ.

Une VHF fixe, avec son antenne onde entière et ses 25 watts de puissance portera efficacement sur 20 à 50 milles (suivant la hauteur de l'antenne).

Une balise de détresse embarquée (type EPIRB) fonctionnant sur 406 MHz porte à destination d'un satellite (comme les satellites couvrent le globe, la portée devient mondiale).

Enfin, une PLB (Balise de Localisation Personnelle), dans les mêmes conditions de déploiement de l'antenne possède la même couverture satellitaire que l'EPIRB, donc mondiale.

En résumé, c'est avant tout la localisation au moment de l'incident qui fera décider quel moyen à mettre en œuvre.

Qui traite les appels ?

Lorsque vous composez le 196 pour appeler le CROSS, l'appel est acheminé vers l'établissement régional selon la localisation de la cellule GSM auprès de laquelle votre mobile est enregistré. De fait donc, un téléphone satellite, quel que soit l'opérateur, ne doit pas être utilisé pour émettre un appel à destination de ce numéro.

En phonie avec la VHF

En phonie VHF (fixe comme portable), tous les navires à l'écoute du canal d'urgence (canal 16) pourront entendre votre appel. L'autorité compétente, le CROSS ou un sémaphore sous son autorité accusera réception du message pour sa prise en compte.

En ondes décamétriques (BLU), tous les navires équipés veillant cette fréquence entendront votre alerte et, à l'instar de la VHF, pourront au besoin établir relais de votre message. Le traitement de l'appel sera pris en charge par un des MRCC (Maritime Rescue Coordination Center), équivalent des CROSS hors du territoire français.

Par moyens numériques (ASN et balises)

La VHF ASN fonctionne différemment. Le principe de l'appel sélectif numérique (ASN) est de choisir qui sera alerté de votre message. Dans le cas d'une alerte de détresse (exception faite de l'alerte piraterie), tous les bateaux à portée d'onde capteront le message et une alerte sonore spécifique retentira pour indiquer la réception d'un appel de détresse. Tant qu'une station terrestre n'aura pas indiqué avoir réceptionné et traiter votre appel (via un accusé de réception), votre alerte sera retransmise toutes les 4 minutes sur les ondes. Dans le principe de l'assistance que nous nous devons tous en mer, un navire qui recevrait cette alerte doit en accuser bonne réception et agir en conséquence, en se déroutant par exemple. Cet avis ne vaut pas déclenchement des secours, qui est de la responsabilité des autorités. C'est donc, ici aussi, le CROSS qui prendra en charge votre demande pour action.

La différence existe si vous devez déclencher une alerte pour acte de piraterie. En pareil cas, seules les stations terrestres (les autorités donc) seront récipiendaires du message, qui ne déclenche d'alarme que pour leurs équipements, aucun autre navire ne sera alarmé par cette voix, évitant ainsi d'éveiller les soupçons d'éventuels assaillants.

EPIRB comme PLB fonctionnent de la même manière. Les premières flottent et peuvent même se déclencher automatiquement. Les PLB sont attachées au gilet de sauvetage et sont toujours à déclenchement manuel. L'alerte qu'elles génèrent, reçue par le satellite, est immédiatement transmise à un centre de réception au sol, tel que celui du CNES de Toulouse. Cette alerte sera transmise à un centre de contrôle de mission, échangeur autoroutier de ces alertes. C'est ce centre qui va discriminer les alertes par le MMSI du navire et sera en mesure de les dispatcher aux MRCC du monde entier. Dans le cas d'un navire battant pavillon Français, c'est le CROSS du cap Gris-Nez, dans le Pas de Calais, qui va recevoir l'alerte en question. Il appliquera alors les procédures standards en cas d'alerte, la première étant de tenter d'entrer en contact avec le navire, par tous les moyens connus par les autorités.

Importance d'enregistrer des renseignements corrects

C'est cette partie qui, le plus souvent, pose des difficultés. Quels sont les moyens de contact à jour et efficaces pour contacter tel ou tel navire ? Les militaires du centre d'organisation du sauvetage n'ont pas plus de moyens de contact que ceux que vous leur aurez fournis au moment de l'enregistrement de votre balise. Et il vous incombe, en tant que propriétaire du bateau, de les mettre à jour autant que nécessaire, il en va de votre sécurité.