Les chalets de Blériot-Plage à Sangatte, ne seront pas détruits tout de suite

Partagé le 29/09/2021

Ces cabines, datant de l'après-guerre, sont parfois devenus des résidences secondaires miniatures. Le décret plage de 2006, qui renforce la loi littoral de 1986, impose des cabines démontables, dont la présence ne pourra excéder six mois par an.
 

La mairie de Sangatte a décidé de reporter la destruction des chalets de Blériot-Plage, qui devait débuter en octobre, dans l'attente d'une décision du tribunal administratif concernant les quelques propriétaires s'y opposant, a appris l'AFP.

"J'ai décidé, en accord avec la sous-préfète, qu'il était inconcevable d'enclencher la destruction des chalets des personnes obéissant à la loi", a expliqué à l'AFP Guy Allemand, le maire de Sangatte, dont dépend Blériot-Plage.

La large majorité des propriétaires des 230 chalets sur pilotis alignés sur cette longue plage de sable ont signé le protocole de la préfecture leur demandant de les vider avant le 15 septembre, d'accepter qu'ils soient "évacués du domaine public maritime" et de renoncer à tout recours envers l'Etat, mais une trentaine de personnes s'y sont opposé.

Le décret plage de 2006, qui renforce la loi littoral de 1986, impose le remplacement de ces chalets, datant de l'après-guerre et parfois devenus des résidences secondaires miniatures, par des cabines démontables, dont la présence ne pourra excéder six mois par an. La partie de la plage classée "espace naturel remarquable" devra être "renaturée".

 

Valeur sentimentale et patrimoniale des chalets

Depuis fin 2019, la préfecture n'a plus renouvelé d'autorisation temporaire d'occupation du domaine public. Les opposants, qui défendent la valeur sentimentale et patrimoniale des chalets et soulignent avoir toujours payé leur redevance à la mairie, ont reçu des contraventions de grande voirie. Ils ont demandé une autorisation d'occupation temporaire à la Direction départementale des territoires et de la mer, qui a refusé car les chalets sont selon elle "non-démontables et ancrés dans le sol, ce qui n'est pas vrai", assure le président de l'association engagée depuis 2016 contre la destruction, Loïc Lasalle.

"On est partis pour au moins cinq ans de procédure" se réjouit-il, entendant contester ces refus. "Le report a été décidé en attendant la décision du juge administratif sur les contraventions de grande voirie", a expliqué Guy Allemand, qui espère pouvoir mettre en place une concession, avec cabines démontables et bar de plage, quand le contentieux sera réglé.

Le maire attend également une décision de la préfecture sur une possible subvention de l'Etat pour la construction des 150 cabines qui doivent remplacer les chalets, avec un accès prioritaires réservé à leurs propriétaires. Comme la plupart des propriétaires des chalets, parfois originaires du bassin minier ou de la région lilloise, il considère que ce n'est pas à la mairie de payer leur construction.