Le sujet de l’érosion est sur la table de rentrée des élus du littoral. L'Etat leur demande si leurs communes sont soumises au recul du trait de côte. Une question empoisonnée avec de gros enjeux financiers que les élus ignorent avant de se prononcer.
Ils ont jusqu’au 24 janvier pour le faire. Les élus du littoral doivent délibérer, pour intégrer la liste des communes soumises au risque d’érosion du trait de côte. Mais ils manquent d'informations sur les conséquences de ce vote, notamment pour leurs responsabilités et les finances locales.
Une cartographie à 100 ans
Cette liste noire, les élus ne sont donc pas vraiment pressés de s’y inscrire, à l’image de Laurence Prouvot, la maire de Wissant : "Aujourd'hui, c'est le trou noir. c'est le néant. Nous n'avons pas d'explications. Nous avons juste reçu un courrier le 10 décembre. Les communes qui sont sur cette liste devront faire une cartographie de leur territoire à l'horizon 0-30 ans et 30-100 ans. Mais qu'est-ce que cela implique financièrement, on ne sait pas."
C'est d'autant plus incompréhensible, pour les élus du littoral, que l’Etat ne prévoit toujours aucune aides, pour soutenir les communes, rappelle Jean-François Rapin, Sénateur (Les républicains) du Pas-de-Calais : "Dans le cadre de la loi Climat et résilience, on a très bien compris que le gouvernement souhaitait remettre la clé du financement intégral aux collectivités."
Pas de solidarité nationale
Celui qui est aussi Président de l'Association nationale des élus du littoral poursuit : "Les amendements proposés par des élus de la majorité, pour récupérer un peu d'argent sur les droits de mutation dans le budget 2022, ont été rejetés par le gouvernement. On sent très bien qu'il n'y a pas de volonté de solidarité nationale, sur le sujet."
L’association nationale des élus du littoral a écrit au Premier ministre pour lui demander de repousser ces demandes de vote, tant que les maires ne seront pas plus informés.
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