Saint-Inglevert: avec Neoeris, Céline Fauquet veut réconcilier l’environnement et l’industrie

Partagé le 24/11/2022

Créée au cœur des monts du Boulonnais, à Saint-Inglevert, au mois d’avril dernier, l’entreprise Neoeris gère déjà les procédures environnementales d’une dizaine d’entreprises. Rencontre avec sa dirigeante, Céline Fauquet.

En France, les activités agricoles ou industrielles susceptibles de provoquer un danger pour l’homme et l’environnement sont contrôlées. Les obligations varient suivant le type d’installation. Pour avoir le droit d’exercer leurs activités, les exploitants doivent remplir un dossier ICPE «Installation Classée pour la Protection de l’Environnement» afin d’obtenir l’autorisation préfectorale. Remplir un dossier ICPE relève de la gageure pour bons nombres de petites et moyennes entreprises, celles notamment qui n’ont pas les moyens financiers d’y attacher quelqu’un à temps complet.

C’est précisément vers cette niche que la gérante de Neoeris a décidé d’orienter en partie ses activités. «Il y a dix-sept ans, l’environnement d’une entreprise était lié à une activité de site. Aujourd’hui, on va mesurer l’impact environnemental global de l’entreprise. On parle d’économie de ressources, de bilan carbone, on définit la typologie d’un lieu d’implantation… La réglementation change beaucoup, surtout dans l’économie circulaire» explique Céline Fauquet.

Coup de cœur pour les projets nouveaux en économie circulaire

La jeune cheffe d’entreprise supervise déjà les procédures d’une petite dizaine d’entreprises, allant de la start-up de recyclage de batteries à la grosse entreprise avec une problématique de traitement des rejets. Concernant ce dernier cas de figure, «le gérant était perdu», confie Céline Fauquet, «j’ai dû fouiller dans ses dossiers, étudier le plan des rejets, les types de polluants. Je souhaite apporter mon expertise à ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir quelqu’un en interne. Je veux aider les entrepreneurs à développer leurs projets

Interpréter les textes de loi et les vulgariser sont des exercices qui lui convient. Mais pas seulement. Elle aime les activités variées. Céline Fauquet reconnaît avoir la chance de pouvoir travailler en partenariat avec une entreprise bienveillante à l’image de Neo-Eco implantée dans le Nord à Hallenne-Lez-Haubourdin, et qui a été créée pour développer l’économie circulaire. «Accompagner des projets nouveaux en économie circulaire, notamment des start-up, c’est passionnant, sourit l’entrepreneuse. Nous abordons toutes les étapes de la création ensemble, du choix de leur implantation qui est une étape primordiale, au dossier ICPE, tout en travaillant sur les meilleurs coûts, les meilleures ressources disponibles. Au démarrage de l’activité, je suis à leurs côtés dans l’accompagnement des procédures, les contrôles réglementaires et notamment la surveillance de l’eau, de l’air. Nous mettons en place leur politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Les dossiers doivent être très clairs dès le départ», insiste la gérante.

Entreprendre, une volonté enfouie

«La réglementation, elle n’est pas là pour les pénaliser. De même qu’une mise en demeure n’est pas un procès. Il y a un temps pour se conformer.» Originaire de Boulogne-sur-Mer, Céline Fauquet a fait ses études à l’Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO). Elle obtient au début des années 2000 une licence de science-physique puis une maîtrise de chimie option environnement et génie industriel et un Master 2 en expertise et management en environnement.

Elle réalise ensuite son stage de fin d’études aux Carrières du Boulonnais (CB) au moment de la mise en place de la certification de la norme ISO 14 001. Elle signe rapidement un CDI dont la mission est d’assurer une bonne gestion des procédures et devient responsable HSE. Pendant 17 ans, elle évolue au sein du groupe CB jusqu’à ce mois d’avril 2022 où elle décide de sauter le pas. «Au fond de moi, j’ai toujours eu l’envie d’entreprendre», confie la cheffe d’entreprise, qui est aussi violoniste et une lectrice assidue.