Comment (bien) réagir lorsque l’on voit un phoque blessé ou non sur la plage ?

Partagé le 21/03/2024

Après une alerte d’un lecteur de la présence d’un phoque sur la plage de Sangatte, on s’est interrogé sur les bonnes pratiques à avoir auprès des mammifères marins. Jacky Karpouzopoulos, président coordination mammalogique du nord de la France, fait le point avec nous.

Un petit phoque sur le bord de la plage de Sangatte avec un coucher de soleil, l’image était trop belle pour ne pas s’en saisir. Pour autant, cela peut en inquiéter plus d’un. Mercredi 20 mars au soir, un lecteur nous avait alertés de la présence de ce veau de mer, non loin de la descenderie de Sangatte, craignant qu’il soit blessé. Finalement, il ne l’était pas et a pu reprendre la mer tranquillement – et peut-être un peu stressé par notre présence.

Est-ce pour autant normal de voir un jeune phoque seul le littoral ? Comment réagir dans ces conditions ? Et si l’animal est réellement blessé, comment agir pour aider l’animal ? Des questions auxquelles Jacky Karpouzopoulos, président coordination mammalogique du nord de la France, répond pour Nord Littoral.

Une présence normale sur la plage

Depuis plus de 30 ans, l’homme vient en aide aux mammifères marins, en particulier les phoques, espèce protégée qui gonflent sa population depuis quelques années. « On est a environ 2000 phoques de Berck à Bray-Dune, explique Jacky Karpouzopoulos. De plus, c’est normal de voir un phoque sur la plage. Ils passent les trois quarts de son temps à terre, et seulement un quart dans la mer pour manger. »

Cela étant, il n’est pas rare de voir un jeune veau de mer seul sur la plage. Une présence qui n’est pas sans explication. « On a de plus en plus de naissances sur nos côtes. La plupart du temps ce sont des jeunes animaux qui sont sur la plage, soit parce qu’ils sont mal sevrés, soit car ils ont été secoués par les tempêtes en mer. Ils sont faibles et demandent juste à récupérer à terre. »

Un numéro à appeler en cas de blessures

Si vous craignez pour la santé d’un phoque, vous pouvez vous approcher à une vingtaine de mètres pour s’assurer qu’il aille bien, tout en évitant de trop stresser l’animal et de risquer un coup de croc de sa part. « Le réflexe de l’animal est de retourner vers la mer s’il se sent menacé, détaille Jacky Karpouzopoulos. Si cela fait deux jours qu’il est sur le sable, il faut alerter les secours. »

Si on voit un mammifère échoué, même mort, il faut appeler le 0546449910

Le premier numéro à appeler est l’observatoire Pélagis (0546449910), qui va contacter les vétérinaires et personnes adéquates pour secourir un animal. « En gros c’est le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) mais pour les animaux et au niveau national. Si on voit un mammifère échoué, même mort, il faut appeler ce numéro-là. »

À défaut de pouvoir les appeler, vous pouvez aussi contacter les pompiers (18) ou bien la police et gendarmerie (17) pour signaler le problème.

Rester à distance

En attendant les secours, il faut impérativement rester à distance. Si vous avez un chien, tenez-le en laisse, insiste Jacky Karpouzopoulos. Surtout, n’agissait pas seul, car une morsure de phoque peut transmettre des maladies graves à la victime. « Il y a cinq ans, un médecin a voulu retirer un filet de pêche de la tête d’un phoque. Il s’est fait mordre, et a failli d’abord perdre son bras avant de risquer sa vie. »

L’homme précise tout de même qu’une paire de mains supplémentaires pour les secours n’est pas une mauvaise idée non plus. « Rien n’empêche de rester sur place pour donner un coup de main aux secours en restant à proximité. »

Enfin, le passionné des animaux relativise aussi sur la possibilité de la mort de ces derniers. « L’année dernière, on a eu 185 morts sur les plages, dont 92 sur le Grand Calais. On a eu une cinquantaine d’interventions pour des animaux vivants, dont une quarantaine sur Calais. Les interventions sont importantes mais proportionnelles à l’augmentation de la population.