Terre des 2 Caps : des crispations autour de la validation du projet de PLUi

Partagé le 21/06/2024

Mardi soir, à Marquise, lors de la séance du conseil communautaire, les élus ont dû s’exprimer sur la validation du projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Certains, inquiets de l’impact paysager éventuel, n’ont pas caché leurs doutes.

Un « lourd et passionnant dossier », pour reprendre les mots du président Francis Bouclet, a connu un nouvel épisode, non sans une certaine agitation, lors du conseil communautaire. Le projet du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) a été validé en séance, en mars 2020, et donc arrêté ce mardi soir à Marquise. Plusieurs années d’une concertation durant lesquelles ateliers, conférences et restitutions publiques se sont enchaînés pour tracer les nécessaires évolutions législatives et s’adapter aux enjeux d’aujourd’hui, qu’ils soient économiques ou environnementaux, en gardant une forte valeur paysagère. Il a suffi mardi d’un alinéa pour faire monter l’ambiance.

Les toits-terrasses de la discorde

Soumis au vote de l’assemblée, l’arrêt de projet de révision du PLUi a vu deux abstentions et un vote contre, celui du maire de Tardinghen, Thibaut Segard. Celui-ci n’a notamment pas digéré l’annonce, lors de la conférence des maires il y a une dizaine de jours, d’autoriser les toits-terrasses sur le territoire « à raison de 40 % de la surface ». « Ici, on vend une image. Et les toits-terrasses, je suis désolé, mais à Tardinghen, ça n’a rien à faire du tout. (…) Le jour où on a une jurisprudence, on est mort. » La présence d’un alinéa offrant la possibilité aux élus locaux de donner un avis contraire pour des raisons paysagères n’a pas eu l’air de le convaincre, ni le décryptage de Nicolas Coppin, de l’agence d’urbanisme Boulogne Développement Côte d’Opale : « On a eu des échanges dans un groupe de travail. (…) Il y a eu une relecture juridique qui a été faite pour essayer de sécuriser au maximum le document d’urbanisme tel qu’il est proposé aujourd’hui ».

Antoine Benoit, le maire d’Audresselles, est moins gêné par le toit-terrasse mais rejoint, dans l’esprit, Thibaut Segard : « ce règlement est applicable à toutes les communes, or toutes les communes ne se ressemblent pas. Il peut y avoir des différences. On va être obligé de faire des erreurs, pour faire comme tout le monde. (…) On n’est pas en Angleterre ici ! »

« Si on n’était pas d’accord, il fallait le dire avant »

La maire de Wissant, Laurence Prouvot est, elle, satisfaite de cet alinéa qui permet au maire d’accepter, ou pas, les toits-terrasses ou les toitures en zinc. « On a des gens, notamment des Belges, qui arrivent avec des projets architecturaux très modernes. Ce paragraphe me permettra de dire non. » Stéphane Pinto, le maire d’Ambleteuse, rappelle quant à lui, avant que Francis Bouclet n’en fasse de même, que « si on fait chacun selon nos envies, on ne fait pas de PLUi. Si on n’était pas d’accord, il fallait le dire (avant la séance) ».

La prochaine étape du PLUi de la Terre des Deux Caps se jouera au sein des conseils municipaux : le projet sera soumis pour avis, qui doit être donné dans un délai de trois mois. À défaut d’avis, il sera considéré comme favorable.