Vendredi 28 février, un jeune phoque gris s’est échoué sur la plage du cap Blanc Nez, à quelques mètres du cran d’Escalles. Les autorités ont été prévenues, mais ne peuvent pas intervenir. On vous explique pourquoi.
Les promeneurs étaient en nombre, au pied du cap Blanc Nez ce samedi 1er mars. Grand soleil, météo clémente, un temps parfait pour une promenade… mais pas pour ce petit phoque. À une cinquantaine de mètres du cran d’Escalles, un jeune phoque gris s’est échoué sur la plage du cap la veille, vendredi 28 février.
Un jeune phoque qui essaie de se reposer
Ce jeune phoque, Philippe Dumont a été le premier à l’apercevoir. « J’étais parti faire un comptage des oiseaux marins, explique le passionné d’ornithologie. Avec un autre couple, je suis resté jusqu’au soir. » Le but de l’homme était d’éviter que des passants, et en particulier leur chien, ne s’approchent de l’animal.
Un couple de Pihen-les-Guînes a repris la surveillance, samedi 1ᵉʳ mars. « On a passé des coups de fil aux pompiers. Les gendarmes sont venus ce matin, on a prévenu l’observatoire Pélagis qui s’occupe des animaux échoués. »
Plus de place pour le week-end
Mais malgré les appels, pas d’intervention, ni de Pélagis, ni de la LPA de Calais. Une absence d’action… qui n’est pas la faute des vétérinaires. « Il n’y a plus de place dans les centres de soin à proximité, déplore Sarah Wund, vétérinaire pour l’observatoire Pélagis, qui réceptionne les signalements d’animaux marins échoués. Il restait une place à la LPA, mais un autre animal marin dans une situation plus grave a dû la prendre. »
De plus, d’après les observations, le phoque gris du Blanc Nez est jeune, certes, mais sevré. Régulièrement, à cette période de l’année, les jeunes phoques s’échouent volontairement sur la plage pour pouvoir se reposer avant de repartir d’eux-mêmes.
Manque de chance pour le mammifère, il s’est échoué à un endroit très fréquenté. « Il y a des gens à proximité qui lui provoquent un stress et l’empêchent de se reposer », explique la vétérinaire. Par conséquent, l’animal est aujourd’hui épuisé.
Un risque de décès
Pélagis rappelle qu’il faut s’éloigner de l’animal, au moins de 50 mètres, et éviter tout contact pour qu’il puisse se reposer. « Dans son état, il faudrait le prendre en charge, mais on n’a plus de place », regrette Sarah Wund. Elle espère que l’animal pourra se reposer au mieux dans la soirée du samedi à dimanche, afin qu’il puisse reprendre la mer par ses propres moyens.
« S’il est encore là demain, je verrai pour organiser un transfert d’Escalles, jusqu’en Seine-Maritime, conclut Sarah Wund. Mais il faut savoir s’ils ont de la place et surtout s’il peut être transporté de manière acceptable. » Si ce n’est pas possible, la seule solution serait de l’euthanasier. « C’est terrible d’en arriver à des situations comme ça. Moralement, c’est difficile pour tous les acteurs. »
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