Traversée de La Manche : l’exploit réussi de Julie Janczewski

L'Arlésienne de 21 ans a rallié la France depuis l'Angleterre en nageant près de dix heures. Récit.

Elle l’a fait ! Après un report il y a un an puis un échec au mois de juin, Julie Janczewski vient de réussir la traversée de La Manche. Partie de Douvres, en Angleterre, à 2h13 du matin dans la nuit de lundi 29 au mardi 30 septembre 2025, l’Arlésienne est arrivée au cap Gris-Nez, en France, neuf heures et cinquante et une minute plus tard. “Cette fois, les conditions étaient idéales : l’eau plus chaude (17 degrés), la marée plus avantageuse, et je me sentais plus en forme. J’ai même pris du plaisir par moment” raconte Julie, pompier volontaire à la caserne d’Arles, au lendemain de son exploit. Elle qui tablait sur quinze heures de nage est la première surprise par un chrono inespéré. Mais la traversée de La Manche, sorte d’Everest des nageurs, n’est jamais un long fleuve tranquille.

“Les premières heures, dans la nuit, étaient longues et effrayantes : je touche des choses que je préfère ne pas identifier, les projecteurs du bateau m’aveuglent et me donnent la migraine…” Puis, à mi-course, de l’eau rentre dans les lunettes de la nageuse. Ses yeux gonflent, elle nagera quasiment à l’aveugle jusqu’à l’arrivée. Pire que la douleur physique : la peur de l’échec. “A deux kilomètres de l’arrivée, j’étais épuisé, je ne voyais presque plus rien et je faisais du sur-place à cause du courant, explique Julie. J’étais terrorisée à l’idée que le pilote du bateau suiveur m’arrête, comme en juin dernier.”

Mais lorsqu’elle a vu des collègues pompiers de la caserne de Calais la rejoindre pour escorter ses derniers mètres, l’Arlésienne a compris que la rêve qu’elle poursuit depuis trois ans était en train de se réaliser. “J’étais tellement heureuse, c’est un tas d’émotions indescriptibles qui te submerge. Et en même temps, je ne réalise pas vraiment” confie la nageuse, qui remercie tous ceux qui l’ont soutenu pendant cette aventure, à commencer par sa maman, “mes yeux, mon repère, ma force tout au long de la traversée”. L’heure est désormais au repos, mais Julie Janczewski songe déjà un nouveau défi : le tour de Manhattan à la nage.