Commencé en septembre, le gros chantier structurel de réhabilitation du fort d’Ambleteuse est en train de s’achever. Le public va pouvoir en mesurer toute l’étendue le 3 juillet, jour de réouverture du fort construit par Vauban.
« Ces travaux étaient indispensables », souligne Jean-Yves Méreau, le président de l’association des Amis du fort d’Ambleteuse qui en est le propriétaire depuis 1967 et qui n’a cessé depuis de sauver de la ruine l’œuvre de Vauban. La structure même du fort était mise à mal par les infiltrations qui passaient par la terrasse supérieure de l’ouvrage, où se trouve le blockhaus. Pour y remédier, les maçonneries ont été refaites et l’étanchéité renforcée, avec notamment la pose d’un joli plancher tout autour du vestige légué par l’Occupant allemand.
En parallèle, le mur à redents a été entièrement remaçonné. Connu pour son décrochage caractéristique dans l’alignement de la fortification, il fait face à l’estuaire de la Slack, date de l’époque napoléonienne du fort, et en clôt la cour principale. « À cause de l’érosion naturelle et aussi parce que des quantités de gens escaladaient ce mur sans arrêt, les pierres tombaient, il n’y avait plus de joints », rappelle Jean-Yves Méreau.
Dernier chantier mené : celui de l’écurie, le bâtiment plus connu pour avoir servi, naguère, de hangar à bateaux plutôt que de refuge pour chevaux. « Sa toiture était la cible de vandales qui jetaient des galets dessus », soupire le bienfaiteur du fort d’Ambleteuse qui a tenté, par ces travaux, de « restituer l’aspect du fort d’Ambleteuse tel qu’il était sur les cartes postales anciennes ».
Des projets, toujours des projets
L’étape, indispensable, de la consolidation du fort est franchie. L’association ambleteusoise se tourne désormais vers d’autres projets, en chantier d’insertion avec Rivages propres : la réfection de la cour d’entrée, la reconstitution de la banquette de tir (sorte de petit trottoir en pierre) ou encore la restauration du dernier flobart d’Ambleteuse, le Saint-Léonce, qui est entreposé dans la salle de la marine. Sur la terrasse supérieure, deux longues-vues doivent être installées pour pouvoir scruter l’Angleterre (il se dit que c’était le péché mignon de Napoléon...).
Enfin, les trois salles du fort doivent être transformées en un centre d’interprétation de la baie de la Slack : « On y expliquera comment fonctionne l’estuaire, son histoire, l’histoire des ports à Ambleteuse », détaille Jean-Yves Méreau qui espère pouvoir réaliser tous ces travaux avant mai 2022 : « Ça va dépendre de notre capacité d’autofinancement, soit l’argent qu’on va gagner cet été. » Pour aider le fort à rester fier, vent debout face à la mer, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire.