Un terrain, un référé et un patron, le cocktail explosif du conseil municipal de Wissant

Rédigé le 20/03/2023
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Ce jeudi soir, les Wissantais ont assisté à un conseil municipal agité. Alors que les élus ne devaient voter que deux délibérations, la séance a duré plus de deux heures. Au cœur des discussions, un référé déposé par le patron de plusieurs établissements wissantais concernant un terrain municipal.

L’ambiance était particulièrement électrique, ce jeudi soir, salle Émile-Deleu à Wissant. La municipalité avait convoqué l’ensemble des élus pour voter deux délibérations : les nouveaux tarifs du camping municipal et surtout le recours à un cabinet d’avocat pour répondre à une procédure en référé adressée à la commune. Thomas Guffroy, propriétaire et gérant d’un certain nombre d’établissements dans la commune, dont le bar de la plage et les Frangins (anciennement la Bouche rit), a saisi le tribunal administratif dans une affaire qui l’oppose à la mairie de Wissant.

Le Wissantais est propriétaire d’une parcelle de terrain située quasiment en bordure de la D940. Seule une petite bande de terrain appartenant à la mairie empêche l’accès à sa parcelle depuis la départementale. Pendant des années, la municipalité avait accepté que son propriétaire y accède en passant par le terrain de la commune, sans qu’une servitude de passage ne soit officiellement actée. Mais un épisode a changé les choses. En 2017, un cirque s’était installé sauvagement sur la parcelle en question. Pour éviter que cela ne se reproduise, Bernard Bracq, le maire de l’époque, avait fait installer des enrochements, ce qui avait également eu pour effet de priver définitivement Thomas Guffroy de l’accès à cette parcelle. Aujourd’hui, ce dernier souhaite que la municipalité fasse le nécessaire pour qu’il puisse de nouveau accéder à ce terrain qui n’est pas constructible mais qu’il faut bien entretenir.

Les élus veulent un accord à l’amiable

Alors que les élus devaient simplement se prononcer sur le recours ou non à un cabinet d’avocat, les discussions ont surtout porté sur le fond de l’affaire et la stratégie à adopter. Pour plusieurs conseillers municipaux, le commerçant est le seul responsable de la situation. « Au départ, il était propriétaire d’un terrain qu’il a coupé en trois pour revendre les parcelles, justifie Pierre-Edouard Davies, élu d’opposition. S’il n’a pas prévu de servitude, c’est son problème, il s’est enclavé tout seul. » Ce dernier a également mis en avant le fait que l’équipe précédente avait déjà tenté de trouver une solution avec le principal intéressé en lui proposant de racheter la petite bande de terrain pour un montant de 50 € le m². Une proposition que Thomas Guffroy avait refusée.

Alors que le délai pour répondre au référé se termine fin mars, les élus ont finalement voté le recours à un cabinet d’avocat, dans l’hypothèse où une solution à l’amiable n’était pas trouvée avec le Wissantais d’ici là.