Sur les plages du Calaisis, la présence des méduses échouées sur le sable est régulièrement signalée. Est-ce grave ? Que faire lorsqu’on les trouve ? On fait le point.
Tôt le matin ou en fin de journée, souvent après la marée, ce sont littéralement des bancs de méduses qui peuvent s’étendre sur les plages du Calaisis. Depuis la mi-juin et le retour des fortes températures, des lecteurs nous ont alertés sur la présence de ces animaux gélatineux sur la Côte d’Opale.
Pourquoi les méduses se retrouvent la plage ?
Un phénomène suivi de près par Dominique Mallevoy, responsable adjoint du service aquarologie qui avait géré la section méduse un temps à Nausicaá à Boulogne-sur-Mer. « Ce n’est pas inhabituel de retrouver des méduses sur nos plages. En ce moment, les conditions sont clémentes. » Les bancs de méduses sont portés par les courants, les laissant sur la plage lors des marées basses.
Mais pourquoi autant d’un coup ? La chaîne alimentaire et le réchauffement climatique permettent de l’expliquer. « Les bébés méduses se font manger par les petits poissons. Or avec la surpêche et la pollution, il y a moins de prédateurs naturels, favorisant ainsi leur développement. » De plus, la mer étant clémente et chaude, le plancton se développe en surface. Les méduses, qui suivent la nourriture à la surface, sont poussées par les vagues et finissent par s’échouer sur le sable. « Elles sont en fin de vie. Nous avons récupéré récemment des Cyanea lamarckii qui étaient pleines d’œufs. »
De quelle espèce parlons-nous ?
Car oui, il y a plusieurs espèces de méduse. La Cyanea Lamarckii, avec sa teinte bleu-violet qui provoque une forte piqûre lorsqu’on la touche, a été aperçue du côté de Boulogne-sur-Mer récemment. Cette espèce venant de la mer du Nord est un peu inhabituelle, le littoral étant plus habituée à la méduse commune Aurelia aurita, plus connu sous le doux nom de méduse Aurélie. « Dans la région, on a aussi la Rhizotma qui ne pique pas beaucoup l’être humain », précise Dominique Mallevoy.
Que faire quand face aux méduses ?
La curiosité peut vous pousser à toucher les corps gélatineux – et toujours en vie pour certaines – mais c’est tout le contraire qu’il faut faire. « On ne touche jamais des méduses, précise bien Dominique Mallevoy. Toutes les méduses piquent plus ou moins. Même échouées sur la plage, les méduses peuvent piquer. » Le spécialiste précise qu’il s’agit bien des filaments qui sont porteurs des toxines irritantes, pas le « chapeau » de la méduse, appelé surface aborale.
Si vous vous faites piquer, il faut désinfecter la plaie et appliquer de la pommade avec de la cortisone ou bien du gel à l’aloe vera. Oublier la légende urbaine de l’urine sur la plaie : forte en bactérie, l’urine peut provoquer une surinfection.
Est-ce un signe d’un mauvais état de la mer ?
Le phénomène n’est pas inhabituel sur la Côte d’Opale. Il est même devenu cyclique. « C’est répétitif, on les voit tous les ans. Chaque année c’est de plus en plus, c’est un indicateur d’un déséquilibre de la chaîne alimentaire de la mer. » Un déséquilibre qui se produit dans la Manche, provoquant ainsi ces vagues de méduses sur les plages.
N’essayez pas de les jeter à la poubelle non plus. La nature est bien faite : les bancs de méduses sont récupérés dans la majorité des cas par la marée… quand elle n’apporte pas de nouvelles méduses. Enfin, certaines municipalités nettoient la plage au matin pour pouvoir accueillir les vacanciers sur la plage sans avoir à se soucier des méduses.
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