Les conditions météorologiques vont commencer à se dégrader dans la soirée sur le pourtour de la Manche. Une profonde dépression entraînera des pluies soutenues et des vents particulièrement violents, engendrant des risques de submersion.
Les standards du mois d'août semblent bien loin pour une importante frange de la population française. Et si l'on se fie aux prédictions météorologiques, l'installation du soleil et de températures de saison au-dessus du quart nord-ouest du pays n'est pas pour tout de suite. Le secteur, englobant le pourtour de la Manche du nord de la France jusqu'à la Bretagne, sera balayé dès la nuit de ce mardi à ce mercredi par une tempête estivale.
Prévisionniste à La Chaîne Météo, Gilles Matricon anticipe une dégradation progressive de la météo menant à une situation "très agitée". Celle-ci est à mettre en corrélation avec le "creusement d'une profonde dépression sur le sud de l'Angleterre"
"Au passage de cette dépression, le jet-stream sera particulièrement actif. C'est ce courant d'altitude qui va propulser des pluies soutenues et donner des rafales jusqu'à 110km/h près des côtes de la Manche", complète Loïc Rivières, journaliste météo et climat à BFMTV, et entre 60 et 80km/h dans les terres.
Des vagues de 6 à 8 mètres
D'après Gilles Matricon, le "coup de vent" jusqu'ici essentiellement centré sur la Bretagne gagnera la Normandie. Une fois de plus, des bourrasques estimées à 100km/h sont à prévoir.
Dans le même temps, les coefficients de marée atteindront 98 le soir. La conjonction de la forte dépression et du début des grandes marées pourrait entraîner "des risques de submersion", alerte La Chaîne Météo, avec "des vagues de près de 6 à 8 mètres sont attendues en entrée de Manche".
Un décalage de la dépression vers la mer du Nord devrait survenir dans la soirée de mercredi à jeudi. "On attend des pointes à 100km/h sur le Boulonnais et les collines de l'Artois", précisent les prévisionnistes. Les vents violents n'épargneront pas non plus l'est parisien, la Champagne, la Lorraine et les Ardennes.
En mer, ils seront de nouveau couplés à des vagues d'ampleur, dont la hauteur pourra approcher les 8 mètres. Les coefficients de marée seront pour leur part compris entre 102 et 104.
"Dans un contexte de grandes marées, de nombreuses plages devraient hisser le drapeau rouge en raison des vagues", imagine Gilles Matricon. Aussi bien mercredi que jeudi, les services de l'État appellent vacanciers, promeneurs ou campeurs à la plus grande vigilance.
Les Pays-Bas frappés début juillet
Cette tempête estivale revêt-elle un caractère exceptionnel? Oui, à en croire La Chaîne Météo, "hormis au passage des orages". Par le passé, certaines dépressions similaires "ont provoqué d'importants dégâts".
Le 7 août 1948, par exemple, "avec 97 km/h à Brest et 120 km/h sur les caps exposés de la Manche". Ou encore le 6 juillet 1969. Ce jour-là, "la plus violente des tempêtes estivales en France (rafales à 166 km/h à Brest)" a été enregistrée.
Début juillet, ce sont les Pays-Bas qui ont été confrontés à une tempête estivale inégalée. "La plus forte jamais répertoriée", avec des vents déchaînés flashés à 146km/h sur la côte. Le 5, elle a été la cause d'un drame à Haarlem. Une automobiliste de 51 ans a été tuée par la chute d'un arbre dans cette localité située non loin d'Amsterdam.
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