Où la taxe sur les résidences secondaires sera-t-elle la plus chère dans le Boulonnais?

Partagé le 08/10/2023

Une dizaine de communes situées entre le cap Blanc-Nez et Neuchâtel-Hardelot pouvaient choisir, avant le 1er octobre, d’augmenter leur taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Huit ont opté pour ce choix, avec des surtaxes allant de 20 à 60 %, applicables dès le 1er janvier 2024.

C’est quoi, cette taxe ? 

Dix communes situées entre Wissant et Neuchâtel-Hardelot avaient jusqu’au 1er octobre pour décider de majorer leur taxe d’habitation sur les résidences secondaires. Cette surtaxe, proposée à une sélection de communes par un décret publié le 25 aoûtau journal officiel, peut atteindre jusqu’à 60 % du taux d’imposition en cours. Elle concerne l’ensemble des propriétaires de résidences secondaires qui ne payent pas la cotisation foncière des entreprises (CFE), et qui n’ont donc pas de numéro de Siret pour leur location, dans plus de 1000 communes, en France. La taxe d’habitation a été supprimée, sauf pour les propriétaires de résidences secondaires. L’objectif de cette surtaxe ? Limiter l’essor des locations saisonnières dans ces communes. Favoriser la location à l’année, une denrée devenue rare dans certaines communes du littoral. Et gonfler (un peu) les recettes de ces communes. Mais toutes n’ont pas eu recours à ce nouveau levier.

Les communes qui s’abstiennent 

Il y en a deux. Les municipalités de Wimereux et Neufchâtel-Hardelot ont décidé, comme au Touquet, de ne pas voter de surtaxe proposée par ce décret. Mais pas tout à fait pour les mêmes raisons. Le maire de Wimereux, Jean-Luc Dubaele, précise que c’est pour « ne pas pénaliser les propriétaires qui ne font pas de location  ».

La maire de Neufchâtel-Hardelot, Paulette Juilien-Peuvion, a fait le même choix. Elle explique qu’elle ne voulait pas nuire « au dynamisme de ce secteur  ». « Nous avons pas mal de projets de construction , nous ne voulions pas de surtaxe.  » La dernière revalorisation de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires à Neufchâtel-Hardelot date « de 2011  », ajoute-t-elle.

Les plus clémentes 

Les conseils municipaux de Wissant et de Tardinghen ont validé une surtaxe, mais ne sont pas allés jusqu’au plafond de 60 %. Le maire de Tardinghen, Thibaut Segard, précise même qu’il n’était pas favorable à une surtaxe. « C’est le conseil municipal qui a souhaité voter une hausse de 20 %, indique-t-il. On a peu de résidences secondaires dans la commune, les propriétaires s’y rendent régulièrement… On n’est pas sur la même problématique que des villes comme Wissant, où il y a beaucoup de locations saisonnières. »

Dans cette commune, une surtaxe de 30 % a été proposée par la maire, Laurence Prouvot. « Il y a d’un côté des gens qui font du business de leurs résidences secondaires, et de l’autre, des gens qui n’en font pas, souligne l’édile. Je n’étais donc pas favorable à une hausse de 60 %. Ce serait pénaliser ceux qui ne font pas de location  ». Elle précise, aussi, qu’elle souhaitait s’« aligner sur les taux des communes voisines  ». Cette surtaxe permet d’atteindre un taux de taxe d’habitation de 23,79 %, en janvier 2024, soit une recette d’environ « 120 000 €  » pour Wissant.

Les plus sévères 

Audresselles, Audinghen, Audembert, Bazinghen. Elles sont nombreuses, les communes à avoir opté pour la surtaxe maximale, à savoir 60 %. « Il faut savoir que les dotations de l’État sur le foncier dépendent du nombre d’habitants à l’année, rappelle Antoine Benoit, maire d’Audresselles. En conséquence, il me semble normal, dans une commune touristique comme la nôtre, d’augmenter cette taxe  ». Selon l’édile, cela représente environ 72 000 €, pour la commune.

Le même choix a été fait à Audinghen. Le maire, Marc Sarpaux, rappelle qu’il y a « bientôt plus de maisons que d’habitants  » dans cette commune, à savoir « 500 habitants, pour 600 habitations  ». Patricia Admont, maire d’Audembert, dresse le même constat. « Il y a trop de résidences secondaires. » Une quarantaine dans sa commune, sur un total d’environ 200 logements. « Il faut que nos jeunes puissent s’installer, vivre dans la commune. » Un avis partagé par le maire de la commune voisine, Bazinghen. « Le nombre de résidences secondaires fait fuir les jeunes, estime Franck Parenty. On a été contraints de fermer l’école, cette année. On n’avait déjà plus qu’une classe, à deux niveaux. »

Le taux final, une donnée à ne pas négliger 

Les communes ayant voté une surtaxe de 60 % ne sont pas forcément celles où les taux d’imposition seront les plus élevés, sur le littoral. Pour rappel, le montant de cette taxe est obtenu en multipliant la valeur locative par le taux d’imposition. La municipalité d’Audresselles a beau avoir voté une surtaxe de 60 %, son taux reste dans la moyenne basse (24,75 %), juste après Wissant (23,79 %), Neufchâtel-Hardelot (22,45 %) et Tardinghen (19,32 %). Wimereux, en revanche, n’a pas voté de surtaxe. Pour autant, elle reste l’une des communes où la taxe d’habitation sur les résidences secondaires est la plus élevée, avec un taux de 30,06 %. Juste derrière Audembert, et son taux 36,27 %.