Pour la 3 ème année, le petit village de Tardinghen, niché entre le Cap Gris-Nez et le Cap Blanc-Nez organisait son opération "Art aux Caps", initiative des habitants. 11 maisons ont ainsi ouvert leurs portes et leurs fenêtres à une trentaine d’artistes régionaux et de toute la France.
Une lumière d’opale tamisée par des bourrasques de vent, le charmant village de Tardinghen sur les hauteurs de la baie de Wissant est un tableau en soi. En ce samedi, les promeneurs déambulent à leur rythme dans la douceur de l’été indien. Pour les guider, des flèches et des panneaux roses et jaunes vifs sur une dizaine de maisons.
Nous voilà dans l’une d’entre elles, et plus précisément dans la grange-atelier d’Annie Haquette. Peintre et céramiste, elle n’expose pas seule. Ses tableaux de harengs sont accrochés avec les œuvres de 3 autres artistes.
Isabelle Venet, artiste-peintre se réjouit : "Elles se répondent nos œuvres, tout fonctionne bien." Ce que ressent cette visiteuse à l’unisson : "J’adore le lieu, j’aime bien les matières, le bois, le métal, la pierre, il y a de belles vibrations."
Tardinghen, c’est aussi sa chapelle, véritable paysage de carte postale face aux côtes anglaises. On y célèbre rarement des mariages ou des enterrements, lieu cultuel devenu lieu culturel le temps d’un week-end.
Jean-Luc Bonduau, originaire de Loos près de Lille est venu spécialement de La Rochelle où il réside désormais. Un artiste –peintre heureux d’être là : "C’est un lieu que j’aime. En fait, il y a tout ce que j’aime à Tardinghen : la mer, la campagne, les maisons, les gens. Superbe."
Car entre ce petit village d’une centaine d’habitants et l’art c’est une longue histoire d’amour. "On s’est aperçu qu’il y avait pas mal d’artistes qui habitaient ce village et on s’est dit qu’il fallait marier un peu ces artistes avec le cadre, c’est une œuvre d’art ici. Et donc, on va ouvrir les maisons et on va accueillir les artistes locaux comme extérieurs. Mon rêve c’est de faire de ce village, un village d’artistes, qu’il soit réputé comme auparavant, il y avait l’école de Wissant." aspire Prune Richmond, co-organisatrice d’Art aux Caps.
La déambulation se poursuit, le promeneur est invité à entrer dans les maisons, à échanger avec les artistes. Une expérience déroutante parfois, ce que confirme cette Parisienne de passage : "On va de découvertes en découvertes, on ose à peine entrer chez les gens, on est dans leur intimité mais c’est sympa ! ".
Car les œuvres s’exposent jusque dans la chambre à coucher. Marjorie Desmaret propriétaire de la Galerie Septentrion près de Lille a choisi cette longère boulonnaise pour exposer : "Ce qui est important, c’est de faire vivre les œuvres dans un univers domestique parce que dans les galeries d’art, elles sont vraiment hors-sol entre guillemets. Là, on les plante dans le décor quotidien. L’art peut être partout, sur une table de cuisine, une table de salon, un petit guéridon. L’important c’est que l’art soit dans les maisons. »
La 3 ème édition d’Art aux Caps a tenu sa promesse, celle d’un cadeau offert par les habitants de Tardinghen au nom des artistes.
Retrouvez cet article complet sur: