Côté d'Opale : attention aux espèces d'oiseaux qui nichent dans les falaises du Cap Blanc-nez

Partagé le 20/02/2024

Le Fulmar boréal, la Mouette tridactyle et le Goéland argenté : des oiseaux qui trouvent refuge, en ce moment, au Cap Blanc-nez. Des espèces protégées qu'il faut laisser se reproduire tranquillement. Jusqu'au 31 août, un arrêté préfectoral interdit les survols. Les promeneurs doivent s'éloigner.

Les gardes-nature d’Eden 62 lancent un appel à la vigilance auprès des visiteurs du Cap Blanc-nez, près de Calais. Chargés d’entretenir ce site naturel de plus de 300 ha, ils veillent en ce moment sur les trois espèces d’oiseaux qui nichent dans les falaises de craie du cap.

Largement adapté à l'homme, avec qui il cohabite comme il peut, le Goéland argenté est très présent en ville, à Calais ou Boulogne, mais au Cap Blanc-nez, il constitue la dernière colonie à l'état sauvage en France.

Et il y côtoie le Fulmar boréal et la Mouette tridactyle, détaille Xavier Drouard, le responsable du site des Deux-caps pour Éden 62, le gestionnaire des espaces naturels du Pas-de-Calais : "On a ici la première colonie française de Mouettes tridactyles, entre le début de l'année et la fin de l'été. On aavit 2.700 nids répertoriés en 2022. C'est 40 % de l'effectif national des Mouettes tridactyles qui niche sur les falaises du Cap Blanc-nez. C'est assez énorme."

Eviter les pieds de falaises

Une colonie énorme mais fragile. Les promeneurs ont donc un rôle à jouer. "Quand on va au pied de falaise, on peut déranger une partie de la colonie qui se trouve sur la partie basse de la falaise, explique Xavier Drouard. Et puis, il y a aussi un risque puisqu'on est sur des falaises qui sont soumises à une érosion forte. On a des chutes de pierres, on a des éboulements possibles, particulièrement cette année puisque la falaise est gorgée d'eau et on a beaucoup de mouvements dans la falaise. Donc on conseille de ne pas aller en pied de falaises pour sa propre sécurité et pour la tranquillité des oiseaux."

Un arrêté reconduit depuis trois ans, interdit, du 1er janvier au 31 août, toutes les activités dérangeantes comme l'avion, le parapente ou encore les drones, entre Escalles et Sangatte. Des restrictions indispensables pour éviter les dérangements, sinon "les adultes vont abandonner les nids, détaille Xavier Drouard. Si c'est en période de couvaison, les œufs risquent de dépérir puisqu'ils vont se refroidir. Et si les jeunes sont déjà nés, on peut avoir de la prédation, c'est-à-dire d'autres espèces d'oiseaux, par exemple des corneilles, qui vont venir tuer et manger les jeunes. Ou alors les jeunes vont mourir parce qu'ils ne sont plus nourris par leurs parents qui sont partis en mer parce qu'ils ont été effrayés.

"Les oiseaux arrivent fin décembre, début janvier, ils s'installent et puis après il va y avoir la ponte, la couvaison et on aura les jeunes qui arriveront en début d'été, fin juin, début juillet. Et puis après l'envol des jeunes sera pour septembre. Donc il y a quand même quelques mois qui sont cruciaux pour ces espèces qui ont besoin d'être au calme, pour mener à bien l'élevage des jeunes."