Le littoral des Hauts-de-France fait face à l'Angleterre et ses falaises. Entre Calais et Boulogne, le site des 2 Caps est un mixte incroyable.
Soit la campagne à la mer, avec ses monts et vallons verdoyants qui s'avancent jusqu'au détroit de la Manche. Un espace de terre, de mer et de pierres ; une mosaïque sur laquelle se joue la lumière. Une nature soumise aux élément, mais des sites naturels préservés qui ne laissent jamais indifférent.
Des découvertes avec Cyrielle Michel
Pour célébrer au grand air les 20 ans de Vivacité, Grandeur Nature, une des plus anciennes émissions de votre radio, a emmené cette semaine Cyrielle Michel, jeune auditrice athoise, sur la Terre des 2 Caps. A peine plus âgée que Vivacité, Cyrielle est passionnée de biologie marine et d'aventures. Elle vous raconte son expédition sur vivacité.be, et ce dimanche, entre 14 et 16 heures.
Le Mont Couple et sa vue à couper le souffle
Dans la campagne des deux Caps, entre Blanc et Gris-Nez, Denis emmène l'équipe de Grandeur Nature et Cyrielle à la découverte de sa côte d'Opale. Pour une journée entière ou une demi sur des VTT à assistance électrique, il vous emmène à la découverte de sa Terre des 2 caps. Sur le GR120 ou ailleurs, sentiers et voies cyclables ne manquent pas. Armé d'un roadbook ou du scan d'un QR code, ou plus simple en suivant le guide Denis, on randonne à foison, sans être jamais très loin de la Vélomaritime , ce RAVeL côtier qui relie Roscoff à La Panne. On quitte ce matin en mini-peloton Bazinghen, petite localité au coeur même du site des 2 Caps. Un pique-nique est même prévu ce midi, à deux pas du sentier des douaniers réaménagé pour la mobilité douce.
Le vent souffle généreusement; l'assistance électrique des vélos nous rassure. On se trouve maintenant à la sortie de Wissant. " Je vous emmène vers mon coup de coeur, le Mont Couple. Une réserve naturelle remarquable avec ses 13 ha protégés. " En automne, les passionnés de champignons font, sur ce mont souvent balayé par Eole, la chasse aux espèces rares favorisées ici par l'absence d'engrais et un sol crayeux. " Au printemps, dans quelques jours, les fleurs vont exploser en couleurs et senteurs ", poursuit notre guide en insistant sur la vue à 360 degrés offerte par le site qui culmine à 163 mètres d'altitude. On domine en effet la baie de Wissant. Mais on reviendra plus tard dans la saison pour s'émerveiller de la Succise des près ; ou de la Carline commune en fleurs sur ce point culminant du Boulonnais. On a du mal à penser qu'au paléolithique se trouvait ici une vallée glaciaire dont la Manche actuelle, devenue détroit, était la rivière.
De la plage à l'assiette avec Juliette et ses algues
Sur l'aire d'accueil du Noirda, à Audreselles, Julie nous invite à découvrir les algues autrement. Des plantes utiles et vitales, attachées aux fonds marins par une sorte de crampon, et qui purifient depuis des millions d’années les eaux de mer. Naturopathe, Julie cuisine ces algues après des prélèvements soignés à coups de ciseaux. Respectueuse, pourleur pérennité, elle n'enlèves aux plantes ancrées au sable et rochers, qu'un tiers de leur ramure. " J'en récolte d'avril à octobre à marée basse ", explique la jeune femme qui s'est notamment formée à la phytothérapie en Angleterre. Sa récolte est plongée sur place dans un seau d'eau de mer, et elle sépare les différentes variétés d'algues en petits sachets de cuisine transparents.
Selon leur famille, les algues marines offrent de multiples propriétés. Brunes, vertes ou rouges, elles sont plus ou moins riches en oligo-éléments, minéraux, vitamines, protéines, antioxydants, fibres... Ces deux dernières propriétés, on les retrouve notamment auprès de Palmeria palmata, une algue rouge épaisse et coriace, qui comme d'autres, sert d'habitat et de nourriture aux crustacés. " Pauvres en lipides et calories, ces algues peuvent être cuisinées et consommées différemment. Elles constituent ma principale alimentation. J’organise des cueillettes découvertes avec leur prolongement en cuisine " Sur place, entre les flaques d’eau de mer oubliées par la marée, au coeur de l'estran, on apprécie déjà le goût iodé et salé de la laitue de mer. Il y en a d'autres à savourer directement, sans préparation. " Toutes les macro algues sont comestibles. Mais il faut être prudent et demander conseils aux rares initiés. " Pour ses cueillettes, Juliette se base sur les infos données par les autorités concernant l'état sanitaire des moules ici présentes en masse sur les rochers. On goûte aussi avec gourmandise un beurre et des rillettes aux algues cuisinées par ses soins la veille; un délice. Tout comme sa tapenade. Incomparable de fraîcheur avec le tartare d'algues que l'on trouve parfois dans le commerce. En dessert, son chocolat aux algues ravit les amoureux du salé-sucré comme Cyrielle. " Au Japon et en Corée, ils cultivent des algues et en consomment comme nous le faisons avec nos légumes. Chez nous, il existe parfois trop de prélèvements en milieu naturel. Quand ces plantes sont arrachées en quantité, on menace leur existence si vitale pour la vie marine ", termine Juliette. On reste quelque peu sur sa faim. On y goûtera à nouveau, c'est certain.
Caroline guide, jardine, pêche, observe, écrit...
Caroline Géneau est guide nature et amoureuse de la diversité de son littoral de la Côte d’Opale dans la baie des 2 Caps. Cette vingtaine de kilomètres de côte, qu'elle connaît par coeur, mêlent dunes, marais, plages et falaises. Dans ce coin privilégié des Hauts-de-France, entre Boulogne et Calais, elle emmène des groupes ,des naturalistes, des ornithologues ou de simples curieux d'apprendre. Au coeur des zones humides ou des pelouses calcaires, elle nous en révvèle la faune et la flore. " Les 2 Caps, ce sont deux histoires géologiques différentes. Cap Gris-Nez fait partie des grands sites de France. L'argile des terres y est devenu grès en se combinant au sable. Un cap est bien une avancée de la terre dans la mer. Alors que Blanc-Nez n'est pas un véritable cap, mais bien une falaise de craie ".
Dans la baie de Wissant, ente deux côtes rocheuses, nous empruntons un sentier au départ d'un belvédère pour descendre dans une crique, pour observer de plus près la culture de moules de bouchot. A marée basse, un large banc de sable modelé par les courants marins, permet cette culture particulière sur pieux. Le sentier que nous empruntons est un cran ; le résultat de la rencontre entre un ruisseau et la mer. " Depuis une dizaine d'années, des tempêtes violentes se succèdent. Le record enregistré est une vitesse de vent à 172km/h. C'est ce qui donne cette forme courbée aux arbres qui font dos aux vents dominants et dont les branches les plus exposées voient leurs pousses brûlées par les embruns. " Les moutons du boulonnais, comme les vaches et chevaux, entretiennent les près jamais loin du trait de côte. Caroline est passionnée par son détroit toujours emprunté par les ferrys. " La Manche était un fleuve à l'origine. Aujourd'hui, j'emmène des groupes pour de la pêche à pied aux crabes et aux bulots durant la marée basse. Il faut bien se renseigner sur les tailles de ses prises, mais aussi sur les heures de marée pour ne pas être surpris par la remontée des eaux. "
Grandeur Nature c’est dimanche de 14h à 16h sur Vivacité et à tout moment en podcast sur RTBF Auvio !
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