VIDEO - Wissant: des habitants continuent de lutter contre l'érosion sur le littoral

Partagé le 05/03/2024

Face à l'érosion de la côte, les habitants du littoral de Wissant s'organisent pour retarder le rapprochement entre la mer et de leur domicile. Des sapins sont ainsi installés pour retenir le sable.

Une vue mer de plus en plus directe. A Wissant, plusieurs habitants de la côte voient l'érosion des sols rapprocher chaque année la plage de leurs maisons. C'est notamment le cas de Brigitte Couhé, vice-présidente de l'association des amis de la Baie de Wissant. Son habitation, se trouve dorénavant à 60 mètres des dunes. Celle-ci est vouée à disparaître dans les décennies à venir, à cause de l'érosion qui déforme le paysage.

"La dune allait jusqu'aux pieux", dit-elle à BFM Grand Littoral, le doigt pointé vers des piquets en bois désormais en partie immergés. "Il y avait des blockhaus derrière les pieux. On a perdu 30 mètres de dune quand ils les ont défaits", poursuit Brigitte.

Des sapins récoltés et déposés pour retarder l'érosion

Malgré les efforts mis en place pour contrecarrer l'érosion, la dune recule chaque année un peu plus, s'appuyant sur le vent et les tempêtes successives. Un chemin de randonnée fait office de preuve parfaite de ce reflux: en seulement quelques mois, celui-ci s'est retrouvé quasiment entière enseveli.

Les riverains redoublent donc d'efforts et multiplient les techniques pour réduire les mouvements des sols. L'une d'entre elles commence à démontrer son efficacité: récolter puis déposer des sapins de Noël au pied des dunes, afin de former une sorte de barrière pour retenir le sable. Cette technique est utilisée depuis déjà trois ans.

"Le sable s'engouffre dans les sapins, se compacte et la dune se reconstruit", détaille Philippe Beylac, habitant de Wissant, entre deux poses de sapins.

Peu d'optimisme sur le long terme

A certains endroits de la plage, la dune a gagné deux mètres de hauteur grâce à cette méthode. Les branches des sapins utilisées lors des opérations précédentes sont d'ailleurs encore visibles en haut de la colline de sable.

"On est sur un système qui sera contraint d'être réalimenté tous les ans si on veut le maintenir en l'état, selon Vincent Repillet, chef de secteur Eden62 aux Deux Caps. C'est un travail qui est conséquent mais qui sera malgré tout limité dans le temps. On arrivera pas à maintenir un système qui sera définitif ici", conclut-il.

Malgré le travail des riverains, le quartier de Brigitte pourrait entièrement disparaître d'ici 30 à 100 ans.