Généralement, ce que l’on sait des méduses, c’est qu’il faut les éviter pour ne pas se faire piquer. Mais alors cet été, on a encore appris qu’elles arrivent en masse sur plusieurs plages françaises, on a donc décidé de s'intéresser plus profondément à ces espèces gélatineuses qui prolifèrent à l’heure où ses colocataires marins ne font que diminuer.
Une prolifération importante de méduses sur les plages françaises
Mercredi 24 juillet 2024, l’entreprise Acri-ST, basée à Sophia Antipolis, a recensé sur une carte spécialisée dans l'étude des plages du sud-est de la France, les méduses présentes sur la Côte d’Azur et sans surprise, on aperçoit que le long de la côte méditerranéenne est jonché d’émojis de méduses colorées du vert au rouge alertant sur leur forte présence.
Le site méduse.com rappelle également les plages en France à éviter et en tête de liste Calais et Sangatte semblent envahis de bêtes gélatineuses.
Si leur présence est souvent sans grande conséquence, il est tout de même préférable de les éviter pour ne pas gâcher ses vacances.
Comment réagir en cas de piqûre ?
Le problème avec les méduses c’est qu’on les voit rarement arriver. On est juste surpris par un picotement dont la douleur augmente au fil du temps et laisse place à une plaque qui gonfle.
Dès les premières apparitions d’une piqûre de méduse il est important de rincer la zone touchée avec de l’eau de mer et contrairement à ce que l’on pourrait penser l’eau douce est déconseillée car elle activerait les nématocystes encore endormis et augmenterait ainsi la décharge toxique.
La plaie doit être nettoyée sans être frottée car il peut y avoir des tentacules, raison supplémentaire pour ne pas les retirer à mains nues. Il est conseillé de couvrir la plaie avec du sable sec s’il y en a sur la plage ou de la mousse à raser qui sera ensuite raclé avec une carte ou un carton rigide pour retirer les éventuels harpons de la méduse. Enfin, il est essentiel de désinfecter.
Pour rappel, l’Agence Régionale de Santé de la Bretagne, affirme qu’environ 10% des cas de piqûres nécessitent une hospitalisation.
Quelles sont les raisons de l'apparition des méduses ?
Les méduses font partie du zooplancton, elles ne sont donc pas capables de se déplacer comme elles le souhaitent et ne luttent pas contre les courants, c’est la raison pour laquelle on les retrouve sur les plages. Elles ne peuvent réaliser que des mouvements verticaux et sont transportées avec la masse d'eau.
Elles utilisent leurs tentacules pour se nourrir et se défendre, ainsi lorsqu'elles sont en contact avec un humain, les méduses libèrent du venin de leurs tentacules dans la peau de ces derniers. Ce venin peut contenir diverses substances toxiques,comme des protéines et des toxines, qui à l’origine des réactions allergiques et inflammatoires.
Les différentes méduses et physalies en France
Il existe plus de deux cents espèces de cnidaires seulement en France, mais six d'entre elles sont très répandues, comme le rappelle le site ARS santé de Bretagne.
La pélagie, celle que l’on retrouve le plus en Méditerranée, est qui malheureusement très urticante. On la reconnaît par sa forme de petite cloche rose globuleuse et couverte de petits points rouges qui sont les cellules urticantes.
La Rhyzostome (Rhyzostoma octopus) imposante mais non dangereuse celle-ci est surnommée “ le poumon des mers”.
La Vélelle (Velella velella), petite, elle n’est pas urticante, et est facilement reconnaissable par sa couleur bleue et sa forme de disque. Aurélie (Aurelia aurita), est une des méduses les plus répandues, elle est transparente et légèrement rosée, mais comme les précédentes ses piqûres ne provoquent que rarement des réactions allergiques graves pour l’homme. La Méduse rayonnée (Chrysaora hysoscella) reconnaissable à sa forme ronde et sa couleur dorée,avec des bandes, considérée comme une des plus urticantes.
Enfin la Physalie (Physalia physalis) aussi appelée Galère portugaise, une espèce de cnidaire qui n’est pas une méduse, ses piqûres provoquent les réactions les plus sévères.
Les méduses ont tout de même des vertus !
Après les avoir diabolisées, on découvre que les méduses ont tout de même des vertus.
Elles seraient recherchées pour leur collagène. En effet, une espèce de méduse, la Rhizostoma, peu urticante, dont le poids peut atteindre les 30kg, aurait un collagène proche de celui de l’humain.
Pour cela, les scientifiques procèdent à l’extraction de l’ombrelle de la méduse qu’ils congèlent puis broient puis les fibres collagène contenus en sont extraits en y injectant de l’acide acétique. Elle est donc très appréciée dans la cosmétique et les industries pharmaceutiques.
Les méduses présentent également des propriétés fluorescentes, utilisées dans le bio art pour en faire des oeuvres comme le GFP Bunny, une création de l’artiste Eduardo Kac et des chercheurs de National Institute of Agronomic Research ( INRA).
Enfin plus surprenant, elles sont également appréciées en cuisine pour leur texture croquante.