Les nageurs du monde entier à l’assaut de la Manche

Partagé le 01/10/2024

De plus en plus de nageurs venus des quatre coins du monde se mettent au défi de traverser la Manche ces dernières années. Arnaud Chassery, septième Français de l’ère moderne à avoir accompli cet exploit, raconte cette admiration autour de celle que l’on surnomme « l’Everest de la natation ».

Depuis 2008 et sa première traversée de la Manche à la nage, la vie d’Arnaud Chassery a totalement changé. Aujourd’hui, à 47 ans, le Wissantais comptabilise dix traversées de cette mer, aussi surnommée « l’Everest de la natation ». « À l’origine, c’était un rêve d’enfant, lance-t-il. Puis, c’est devenu mon quotidien ». Car au-delà de ses prouesses d’athlète, Arnaud Chassery endosse depuis 2010, un rôle d’accompagnateur auprès de nombreux nageurs français, mais aussi internationaux.

Des nageurs venus du monde entier

En 1875, le nageur anglais Matthew Webb réussit à relier Douvres à Calais à la nage en 22 h. Presque 150 ans plus tard, en 2024, ce sont au total plus de 25 000 nageurs qui ont tenté ce défi, dont l’arrivée se fait désormais au niveau du cap Gris-Nez. Le taux de réussite s’élève à un peu plus de 12 %, avec plus de 3 000 nageurs récompensés, dont une grosse majorité ces dernières années. Une trentaine de Français, dont Arnaud Chassery, en font partie.

« J’ai fait le tour du monde et j’ai nagé dans toutes les mers. La Manche est pour moi la plus dangereuse à traverser, au-delà même des détroits de Béring et de Gibraltar », explique le Wissantais. C’est peut-être cela qui attire ces milliers de nageurs venus du monde entier. « Les nageurs indiens trouvent la traversée de la Manche plus prestigieuse qu’une médaille olympique », ajoute-t-il.

Pourquoi un tel engouement ?

Les athlètes étrangers recherchent du défi. La Manche en est un énorme. Certains se préparent pendant plusieurs années, à des dizaines de milliers de kilomètres de nos côtes, pour réussir l’exploit de la traverser. « Il leur faut s’entraîner quatre ou cinq fois par semaine et nager au moins 20 km, souligne Arnaud Chassery. La particularité de cette mer est son trafic maritime intense, son eau à 15 ou 16° C, ses courants diaboliques, mais aussi ses réglementations (le protocole oblige les nageurs à porter un maillot de bain et non une combinaison, NDLR). »

Anglais, Australiens ou encore Américains font de plus en plus appel au nageur français, fort d’une importante cote de popularité à l’international. Certains, comme le triathlète égyptien Gamal A. Wahab, le nageur marocain Hassan Baraka, ou encore des Mexicains et des Indiens se sont même lancé le défi de relier le cap Blanc-Nez et le cap Gris-Nez à la nage, avec pour accompagnateur Arnaud Chassery, également créateur du « Cap to Cap » : la traversée de « l’antichambre de la Manche ».