Migrants : les maires du littoral s'unissent pour dénoncer le "sentiment d'abandon" et demandent des actes

Partagé le 09/10/2024

C'est une première : une quinzaine d'élus de la côte se sont rassemblés ce mardi à Calais pour échanger sur la crise migratoire et réfléchir à des propositions à présenter au gouvernement.

Les élus du littoral veulent parler d'une seule voix pour appeler l'Etat à l'aide face au drame migratoire. Ce mardi 8 octobre, ils étaient une quinzaine à se retrouver à la mairie de Calais, pour une première réunion du collectif des maires du littoral. Une initiative inédite depuis le début de la crise, lancée par la maire de Calais après la mort de quatre exilés, dont un enfant, dans un naufrage ce samedi au large du Portel.

"Les maires et leurs représentants appellent le gouvernement récemment nommé à prendre enfin la mesure du problème", écrivent les élus dans un communiqué publié après la réunion, signé par les représentants des communes d'Ambleteuse, Audinghen, Audresselles, Calais, Cucq, Equihen-Plage, Escalles, Grand-Fort-Philippe, Gravelines, Marck, Oye-Plage, Sangatte, Wimille et Wissant. Des propositions seront bientôt envoyées au Premier ministre.

Un consensus sur les problèmes

Pour cette première réunion, les élus de la côte sont surtout venus partager leur quotidien. "Au départ, il y avait un bateau qui partait de temps en temps. Mais maintenant, encore samedi, j'ai deux bateaux pleins à craquer qui sont partis", raconte Christian Fourcroy, maire d'Equihen-Plage, ajoutant se sentir "esseulé" face à ces départs.

Toutes les communes ne sont par concernées dans les mêmes proportions par la crise migratoire, mais les élus se sont retrouvés sur les thèmes les plus importants : l'inefficacité des dispositifs existants, les altercations de plus en plus violentes depuis quelques mois, la gestion des transports, ou encore des déchets.

Un consensus que résume le maire d'Audresselles, Antoine Benoit : "Le point commun de tous les maires, c'est le sentiment d'abandon. On est à la fois triste et en colère."

Parler d'une seule voix

Pour sortir de cette posture "fataliste", les élus entendent donc rester unis pour demander des actes. "On peut avoir des divergences, mais on doit parler d'une même voix, en dehors de tout clivage politique", complète Antoine Benoit.

Les élus appellent d'ailleurs tous les maires du littoral à les rejoindre pour se faire entendre par le gouvernement. "Les maires que nous sommes voulons taper sur la table pour dire stop. Ce sont quand même des choses qui nous dépassent. Il y en a assez de subir, le gouvernement doit réagir", tempête Sony Clinquart, maire de Grand-Fort-Philippe.

"Il y a une vraie détermination et peut-être qu'en étant rassemblés, on va peser plus fort dans la balance", espère Guy Allemand, maire de Sangatte. Les élus doivent se réunir à nouveau dans les prochaines semaines pour établir une liste de propositions à présenter au Premier ministre.