Plus de 25 ans de mesures du gouvernement pour régler la crise migratoire sur la Côte d'Opale

Partagé le 29/11/2024

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau est en visite officielle à Calais, Ambleteuse et Boulogne-sur-Mer, ce vendredi 29 novembre. Il vient après le cri de colère des maires du littoral face à la crise migratoire. Retour sur plus de 25 ans de mesures sur la question.

À l'occasion de la venue à Calais du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, ce vendredi 29 novembre, France Bleu Nord revient sur plus de 25 ans de gestion de la crise migratoire sur la côte d'Opale. Une crise qui a débuté dans les années 90, avec le camp de Sangatte, ouvert en août 1999, où 67.000 personnes ont transité en trois ans.

Déjà à l'époque, l'échec des pouvoirs publics est pointé. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur du moment négocie la fermeture en 2002. Quelques mois après, en février 2003 : les accords du Touquet sont signés. Ils permettent de renforcer la coopération franco-britannique pour lutter contre l'immigration clandestine. Il a aussi fait glisser la frontière entre la France et la Grande-Bretagne à Calais, ce qui permet d'effectuer les contrôles douaniers au départ et non à l'arrivée de l'autre côté de la Manche.

Une rixe de plusieurs centaines de personnes en 2015

Entre 2002 et 2015, c'est une série d'expulsions de migrants qui commence à Calais, avec en point d’orgue, le 22 septembre 2009, la destruction très médiatisée de la « jungle des Pachtounes », campement d’environ 80 tentes abritant 800 personnes et situé dans la zone industrielle des Dunes. En 2015, ce sont les premiers morts liés à cette crise, avec des hommes, des femmes et des enfants renversés ou qui tombent des camions dans lesquels ils essaient de grimper.

En septembre 2015, il y a tellement de personnes qui dorment dehors, entassées, à côté du centre d'accueil de jour de l'Etat Jules Ferry, que des centaines d'entre eux vont commencer à se battre. Quelques jours après, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve vient faire des annonces : renfort de gendarmes, de CRS et un nouveau centre d'hébergement.

Démantèlement de la "jungle de Calais"

En septembre 2016, François Hollande président depuis 2012, vient pour la première fois à Calais pour annoncer le démantèlement en deux jours de ce qui est désormais connu comme "la jungle de Calais". Le plus grand bidonville d'Europe est démantelé en octobre, entre le 24 et 26 octobre 2016.

Deux ans plus tard, en 2018, Emmanuel Macron est président. Il pose lui aussi son hélicoptère à Calais pour dire que la lutte contre "l'immigration clandestine" continue. En janvier, le traité de Sandhurst qui vise à renforcer la lutte contre l'immigration clandestine est signé. Depuis 2021, avec l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, la France se concentre sur le renforcement des moyens de lutte contre les réseaux de trafics d'êtres humains. En mars 2023, un accord prévoit le versement par les Britanniques de plus de 500 millions d'euros sur quatre ans au gouvernement français. En septembre dernier, le ministre démissionnaire appelait à conclure "un traité migratoire entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne" pour "rétablir une relation migratoire classique" avec le Royaume-Uni.