Idéalement nichée à quelques encablures du cap Gris-Nez et avec une vue sur mer incomparable, cette bâtisse était encore un snack et un gîte jusqu’à l’été dernier. Un sculpteur de la région lilloise va s’y installer pour implanter son atelier.
C’est un bien d’exception comme on aime le glisser dans le domaine immobilier. Une baraque qui fait « waouh ». Et ce quand bien même les pépites tutoyant ces prix de vente sur la Côte d’Opale ne tendent plus à se raréfier. « Rare sur le marché, à visiter rapidement, vue mer exceptionnelle », voilà comment l’agence ORPI a appâté le chaland jusqu’au pavillon Bel-Air d’Audinghen. Quelques minutes autour de la parcelle de 2 800m2 convient chacun à l’évidence. Pas difficile de se projeter sur la terrasse les jours d’été ensoleillés, ni au coin du feu les longues soirées d’hiver où le vent vient claquer sur les fenêtres. Un quasi-sentiment de petit bout du monde, d’Écosse, les moutons compris.
À l’horizon le phare du CROSS (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Gris-Nez est un repère, la Manche offre ses vagues telle une peinture. Un décor singulier qui a fait succomber Christophe Catelle, ébéniste de formation et sculpteur sédentarisé en région lilloise. Le pavillon Bel-Air, c’était jusqu’ici un coin de petite restauration durant la période estivale, un snack (glaces, pizzas, etc.) avec friterie baptisé « Chez Jean-Lou et Cathy », mais aussi un gîte pouvant accueillir jusqu’à 19 personnes (la bâtisse dispose de neuf chambres).
Fermé au 31 août dernier, peu après la disparition du propriétaire, le pavillon a été mis en vente car « il y avait trop d’affect » pour les proches et a « rapidement trouvé preneur », glisse-t-on en interne. Le prix de vente ? Aux alentours du million d’euros, sachant que la parcelle – qui dispose aussi d’un terrain constructible de 572 m2 – avait été mise en vente à 1,25 million d’euros.
Ouf, une résidence principale !
Mais au-delà de l’aspect financier, c’est surtout l’identité de l’acquéreur qui satisfait Marc Sarpaux, le maire d’Audinghen. Ni un Belge ou un Parisien qui voudrait buller quelques semaines par-ci par-là sur la côte. Non, cette fois, le néopropriétaire « souhaite en faire sa résidence principale, apprécie l’édile. Quand on sait que nous avons 630 habitants pour 626 logements recensés, c’est une très bonne nouvelle de ne pas avoir un logement secondaire qui ne vivrait qu’une toute petite partie de l’année. En plus l’arrivée de ce sculpteur ajoute une touche artistique supplémentaire à la commune ».
Car l’enjeu pour Christophe Catelle, c’est bien de s’établir sur le littoral, qu’il avait déjà plaisir à arpenter en van avec sa compagne, et dont il pourra désormais profiter de la lumière chaque jour. « Je vais y installer mon atelier d’ici cet été, prévoit l’artiste. Cette vue, cette lumière, vont m’inspirer dans mon travail. Il y a à la fois un sentiment d’isolement, de calme plat durant l’hiver et le fait que ce soit extrêmement vivant l’été, voire difficilement accessible. J’ai besoin de ces deux ambiances. Après 20 ans à Fives puis du côté de la Pévèle, mon quotidien va changer c’est sûr. » Le lieu idoine pour le sculpteur qui, s’il n’ouvre pas de boutique, évoque néanmoins l’accès de son atelier aux curieux.
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