Le Français Stève Stievenart, dit Stève le Phoque, a réussi ce vendredi et dans des conditions difficiles la traversée à la nage de la Manche la plus précoce de l'année, battant ainsi le record de 14 jours.
Cinq semaines après avoir été le premier Français à être venu au bout du détroit de Cook en Nouvelle-Zélande , Stève Stievenart a décroché un nouveau record dans la Manche ce vendredi. Celui que l'on surnomme « le Phoque » a réussi la traversée la plus tôt dans l'année, alors que le record était détenu par Howard James depuis le 16 mai 2016. Neuf ans plus tard, le Nordiste a devancé le Sud-Africain de 14 jours, alors qu'il détient déjà le record de la traversée la plus tardive, exploit réalisé le 11 novembre 2021 (contre précédemment un 3 novembre, en 2016) .
Le nageur de Wimereux a rejoint l'Angleterre jeudi soir après moult péripéties - dont un embouteillage monstre sur la route à la sortie du Shuttle en raison d'un incendie -, fatigué et sans avoir dormi... Et c'est avec un esprit stressé qu'il a démarré son défi, de la plage de Samphire Hoe, à l'ouest de Douvres, à 2h du matin (heure anglaise, soit 3h en France) et dans une eau pour le moins fraîche, estimée à 12,3 degrés.
« Je n'ai jamais eu aussi froid dans la Manche. (...) J'ai eu de vrais moments de doute »
« Je n'ai jamais eu aussi froid dans la Manche, nous a confié Stève Stievenart. Les quatre premières heures de nuit ont été très compliquées. J'ai eu froid dès le départ et cette mauvaise sensation m'a poursuivi durant de longues heures. J'ai eu du mal à me mettre dans le rythme à cause de ça, il est alors difficile de se concentrer sur ta nage, la position de tes mains. J'ai eu de vrais moments de doute. »
Du clapot, une renverse de marée et... des bulles
Une fois le jour levé et l'atmosphère un tant soit peu réchauffée par le soleil, Stievenart a été gêné par le plan d'eau, assez agité. « Il y avait un peu de clapot et j'ai avalé pas mal d'eau, ce qui dans ces cas-là me donne des nausées, j'ai alors envie de vomir, relate « le Phoque ». Je suis aussi passé tout près d'un porte-conteneur. »
Les dernières heures ont également été un chemin de croix. Il lui a notamment fallu lutter contre une renverse de marée, soit des courants contraires à affronter. « Je voyais les falaises mais j'avais l'impression de ne pas avancer. Ça a duré 4 heures... »
Stève Stievenart a fini par arriver à destination, au Cap Blanc-Nez (Pas-de-Calais), après 16h22 de nage. Il a pu trinquer avec son ami Jean-Michel qui l'attendait sur la plage avec une bouteille de champagne. Après un tel effort et ce nouveau record en poche, « le Phoque » pouvait savourer quelques bulles bien méritées.